1/2 : Bénévolat dédié aux personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et aux aidants familiaux

11 janvier 2013
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Venez avec nous écouter Christine, bénévole d’accompagnement d’une personne âgée atteinte d’Alzheimer, avant une de ses visites à domicile. Vous entendrez le plaisir du lien social, intact depuis maintenant 2 ans.Et comment l’aide bénévole aux aidants familiaux est un long trajet, humble, dans le respect de ce qui peut être reçu et intégré.

En ce plein cœur de l’hiver, la beauté enneigée de Paris nous ravit, même si on la sait éphémère. Ephémère ? Oui – mais pas le bénévolat de Christine, 51 ans, mariée, 2 grands enfants, en activité professionnelle, et  « investie bénévolement depuis seulement deux ans maintenant... mais l’envie d’aider les personnes âgées a cheminé en moi pendant 30 ans ! » Avant d’aller voir ensemble Pierrette, 70 ans, diagnostiquée atteinte d’Alzheimer, et sa sœur aidante, Rafqa, 71 ans, dis-nous, Christine : Comment es-tu venue à ce bénévolat ? Je crois que ça remonte à mon adolescence ! J’ai toujours été touchée par la situation des personnes âgées quand elles ont un sentiment de fin de vie sociale, de perte d’utilité. Cette idée m’est insupportable et je me suis promis de faire quelque chose un jour ! Qu’est-ce qui t’a fait concrétiser par du bénévolat ce récurrent sentiment de proximité solidaire avec les personnes âgées ? C’est un ensemble d’éléments qui se sont trouvés réunis dans le temps ! - D’abord, un déménagement. Avec ma famille, on s’est installé à Paris. Et ô merveille, 1ère chance, je me retrouve à travailler tout près de mon domicile. Ca dégage de la disponibilité. - Et puis mes enfants – qui ont maintenant 19 et 20 ans – sont devenus plus autonomes. Re nouvelle disponibilité ! - C’est comme ça qu’un jour, passant quotidiennement devant une maison de retraite, située sur mon trajet domicile – lieu de travail, j’y suis rentrée. Je me suis présentée pour leur proposer mon bénévolat d’accompagnement. Ils m’ont demandé avec quelle association je voulais le faire... mais je n’ai pas su leur répondre car je n’avais rien anticipé. Et c’est eux qui m’ont parlé des petits frères des Pauvres ! Cette association, il y a deux ans, je n’en avais quasiment jamais entendu parler ! Alors je suis allée sur le site internet des petits frères. Et ça correspondait pile poil avec ce que je souhaitais faire : auprès de personnes âgées, contribuer à recréer du lien social. Sur les différents types de bénévolat possibles au sein de l’association les petits frères des Pauvres, je n’ai pas mis longtemps à percevoir que c’était l’accompagnement de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer qui me convenait : cette maladie isole, et la fragilité et la solitude en sont accentuées. Christine, tu dédies ton bénévolat à Pierrette, 70 ans, qui vit sous le même toit que sa sœur aidante, Rafqa, 71 ans. L’extension de ton aide bénévole aux aidants familiaux, est-ce que tu l’avais anticipée ? Non, pas du tout. Je me suis vite aperçue de la force des liens entre Pierrette et sa sœur, Rafqa, qui est très protectrice. Rafqa se dévoue totalement à sa sœur, qui accueille ce dévouement avec bonheur. J’ai très vite gagné leur confiance, et mon bénévolat me donne l’impression d’apporter une bénéfique présence extérieure grâce à mon écoute, au plaisir qu’on partage à discuter ensemble. Elles m’accueillent avec beaucoup de joie et de bienveillance, et je suis manifestement la bienvenue. Cette « aide aux aidants », peut-elle prendre une autre forme que celle du plaisir de communiquer ? Oui bien-sûr. Mais encore faut-il que tout le monde se projette dans le même bien-être ! Je vois bien que les deux sœurs ne se quittent pas d’une semelle. Elles sont indispensables l’une à l’autre. Mais une telle situation peut parfois être un huis-clos susceptible de créer quelques tensions. Alors je me dis que Rafqa devrait apprécier de pouvoir vaquer à ses propres occupations. J’aimerais pouvoir la libérer un peu de la responsabilité de sa sœur, pendant que je veille quelques heures sur Pierrette. Mais ça me paraît difficile, voire impossible à mettre en place tellement elles se sentent indispensables l’une à l’autre, des deux côtés. Et ces tensions, elles se manifestent comment ? Oh, parfois, ce sont des petits riens du quotidien. Du style Pierrette – qui fume pourtant très peu - qui reproche à sa sœur de lui avoir jeté ou caché ses cigarettes alors qu’en réalité elle les a sûrement trop « bien rangées » ! Et puis, parfois aussi, Pierrette se révolte : « Je suis traitée comme une enfant de 5 ans ». Dans ces moments-là, Pierrette se souvient probablement bien des responsabilités qu’elle a assumées dans le passé : elle a été, en France, infirmière réanimatrice en soins intensifs. Il y a comme un regret de ce statut, et des responsabilités qu’elle a exercées. Mais au final, malgré les tensions, malgré l’aide familiale parfois perçue comme super-protectrice, les deux sœurs s’accommodent l’une à l’autre, dans le respect et la bienveillance réciproques. * * * * * * * * * * * * * * * Christine, sympa le petit café qu’on sirote toutes les deux dans ce bistrot d’à côté. Pierrette et Rafqa habitent tout près. Ouf, comme ça nous n’avons pas à affronter de nouveau  les chaussées enneigées ! - Allez, c’est parti ! Tu vas voir c’est incroyable comme leur accueil est chaleureux ! Ah, te dire aussi, qu’elles ont toutes les deux une culture étendue, vraiment impressionnante. Elles ont toujours beaucoup de choses à m’apprendre. Je suis ravie de voir ces deux dames ! C’est une chance de les avoir rencontrées  ! Nous voilà dans la cour-jardin de l’immeuble où vivent nos hôtes du jour, enfonçant nos pataugas dans la neige poudreuse. Ca ne glisse même pas ! - Tant mieux, parce que les déplacements de Rafqa  pour aller acheter les condiments exotiques de leur alimentation en seront facilités ! - Exotiques ? - Oui, et dé-li-cieux ! Pierrette et Rafqa sont d’origine libanaise. Elles ont, dans leur nature et dans leur culture, une magnifique hospitalité ! Et c’est grâce à elles que j’ai découvert l’étendue de la gastronomie libanaise ! Nous composons le code digital à l’entrée de l’immeuble. - Oui ? - Bonjour Rafqa, c’est Christine ! - Oh, bienvenue ! Montez ! * * * * * * * * * * * *  * Internautes, vous voulez lire la suite : autour de «l’art de recevoir», celui qui s’inscrit dans une pleine acceptation d’autrui, dans une interactivité du don réciproque de son temps. Si vous souhaitez nous contacter : myriam.briez@petitsfreresdespauvres.fr Communication Fraternité Accompagnement des Personnes Malades accompagnementdesmalades@petitsfreresdespauvres.fr Maryvonne Sendra  

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