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Je passe Noël avec des personnes âgées isolées

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Une personne âgée sur quatre est seule, selon une étude parue en 2014. Pour combattre ce phénomène, Frédérique Cancalon, 21 ans, a rejoint l'association les petits frères des Pauvres. Depuis, elle passe chaque 24 décembre avec des personnes âgées isolées, déguisée en mère Noël. Les rires, l'émotion et les remerciements de ceux qu'elle accompagne pendant les fêtes sont sa récompense.

Étudiante en droit de 21 ans, je suis bénévole chez les petits frères de Pauvres. Et depuis trois ans, je passe Noël avec les personnes âgées isolées.Très proches de mes deux grands-mères et habituée à passer les fêtes entourée de ma grande famille, je suis sensible à cette cause : personne ne devrait passer Noël tout seul. C’est quelque chose que je ne conçois pas.Une fête qui symbolise le partageComme mon budget limité ne me permettait pas de faire des dons et qu’entre mes cours et mes trois jobs étudiants, je n’ai pas beaucoup de temps, j’ai décidé de m’engager ponctuellement dans une association qui vient en aide aux personnes âgées : c’était ma façon à moi de briser leur solitude.Chaque année, je participe donc à l’organisation des grands évènements tels que la galette des rois, Pâques, la Chandeleur et bien évidemment Noël.Aux yeux des personnes âgées, cette fête est la plus importante de l’année, car elle représente le partage. Pour celles qui ont toujours passé Noël seules, participer à l’évènement que nous organisons est un vrai bonheur. Mais pour celles qui avaient l’habitude de fêter Noël en famille et qui se retrouvent isolées pour diverses raisons, ce moment peut être extrêmement difficile.Nous devons donc composer avec les parcours de vie et les caractères de chacun, afin de leur faire passer un bon moment et de leur faire oublier leur solitude l’espace d’une journée.Je joue le rôle de la mère NoëlOrganiser cette fête de Noël, c’est un travail de longue haleine. Nous devons trouver une salle de réception, un traiteur, acheter des décorations, trouver des cadeaux et envoyer des invitations.Le jour J, c’est-à-dire le 24 décembre, notre journée commence à 10h. Chaque bénévole est chargé d’aller chercher les personnes âgées en maison de retraite, à l’hôpital ou chez elles. Nos invités ont plus de cinquante ans et sont dans une situation précaire. Ils sont tous isolés car leurs proches habitent loin ou qu’ils n’ont pas famille.Mon rôle est un peu particulier, car en plus d’être bénévole, je joue le rôle de la mère Noël. Tous les ans, je vais chercher les personnes âgées en costume, avec une petite mise en scène. En général, ça les fait beaucoup rire.Des cadeaux personnalisésQuand nous sommes réunis dans la salle de réception, les bénévoles font un petit discours de bienvenue. Nous diffusons ensuite des chansons de Noël d’époque, comme celles de Charles Trenet. Vu mon âge, ces musiques ne me parlent pas forcément, mais je suis ravie qu’elles permettent aux personnes âgées de replonger dans leurs souvenirs d’enfance.Ensuite, place à l’apéritif. Nous servons volontiers une coupe de champagne et un verre de vin à nos invités, mais nous ne laissons jamais les bouteilles à leur disposition, car on ne connait pas les antécédents de chacun. Quand on s’engage auprès de personnes âgées, il est important de faire preuve de vigilance.Après cela, nous organisons quelques activités : chants, mimes, devinettes… L’objectif est de rendre cet événement le plus festif possible. Ensuite, le plat principal est servi, suivi du fromage. Puis vient le moment de la distribution des cadeaux.Nous essayons toujours de trouver des cadeaux personnalisés. Pour cela, nous sommes très à l’écoute des personnes âgées tout au long de l’année. Si un jour, au cours d’une sortie avec un bénévole, l’une d’entre elles se montre intéressée par un objet qu’elle a repéré dans une vitrine, nous en prenons note, pour pouvoir lui offrir à Noël.Nos invités sont très touchés par ces petites attentions, qui leur prouvent qu’on s’intéresse vraiment à eux. Bien souvent, elles ont même les larmes aux yeux lors de la distribution. Et au moment de repartir, c’est avec fierté qu’elles prennent leur paquet sous le bras.A la fin, j’ai un pincement au coeurEnsuite, c’est l’heure de la traditionnelle bûche de Noël. Nous profitons aussi du dessert pour proposer aux personnes âgées une nouvelle activité, selon leurs envies.En général, c’est un moment propice à la discussion : détendues, les personnes âgées parlent entre elles. C’est une des rares fois où elles peuvent s’exprimer et briser leur isolement. Le but de ces échanges est aussi qu’elles créent des liens entre elles et se revoient en dehors de l’association.Quand la fête est finie, aux alentours de 18h, les bénévoles raccompagnent les personnes âgées chez elles, à l’hôpital ou dans leur maison de retraite.J’ai toujours un pincement au cœur quand je les laisse à leur solitude, mais je me dis que j’ai déjà fait tout ce qui était en mon pouvoir pour qu’elles passent un moment agréable.Ensuite, je rejoins ma famille pour le dîner, toujours avec une petite pensée pour les personnes âgées que j’accompagne.J’ai beaucoup appris humainementMes grands-mères, qui sont très fières de moi me disent souvent sur le ton de l’humour que je passe plus de temps avec les personnes âgées isolées qu’avec elles ! Mais j’ai besoin de ces moments, car j’ai toujours passé de merveilleux Noël avec ma famille.Partager ce bonheur est pour moi une nécessité.D’ailleurs, j’ai beaucoup de souvenirs marquants de ces Noël passés avec les personnes âgées, mais aussi des autres évènements que j’ai pu organiser. Un jour, lors d’une sortie au théâtre, j’ai remarqué que quatre dames âgées se tenaient très fort les mains et disaient :Regardez, on est au théâtre, c’est incroyable !Je n’ai pas pu m’empêcher de pleurer. Depuis, j’ai appris à me contenir davantage, mais je suis toujours touchée par les réactions de certains. Un soir, après un repas dans un restaurant indien, une dame particulièrement isolée m’a serré le bras très fort et m’a dit :Merci. Le lien social, j’avais presque oublié ce que c’était. Renouer avec la société, c’est un souffle d’air frais.Ces remerciements, j’ai envie de les retourner aux personnes âgées que j’accompagne. Cet échange ne serait pas possible sans elles. Je leur donne de mon temps, mais je reçois aussi beaucoup de leur part et ça me fait du bien.Humainement, j’ai beaucoup appris des personnes âgées que j’accompagne. Elles m’ont fait grandir et pour cela, je les remercie.Propos recueillis par Anaïs Chabalier.Source : L’OBS Le Plus

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Audrey Achekian
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