Il a 38 ans, elle 106 : le témoignage touchant d’un bénévole engagé

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38 ans, entrepreneur, une énergie débordante… et pourtant Michel a choisi de ralentir. Depuis 3 ans, il est bénévole Petits Frères des Pauvres et a consacré chaque semaine un moment à Violette, 106 ans, qu’il visitait dans un hôpital gériatrique lyonnais. Une rencontre intergénérationnelle qui a marqué Michel.
« Je la faisais rire, elle me ralentissait » Michel

Michel, pourquoi avez-vous choisi de devenir bénévole et rendre visite à une personne âgée ?

M : Ça a toujours été en moi. Mais tant que j’étais salarié, je n’avais pas ce luxe du temps. C’est Julie, une amie engagée aux Petits Frères des Pauvres, qui m’a permis de franchir le pas. Elle avait partagé une vidéo de l’asso sur les réseaux, une campagne très émouvante. Je me suis dit : « Allez, maintenant tu peux. Alors fais-le.« 

Et puis, il y a mon histoire personnelle. J’ai grandi avec ma grand-mère, on vivait sous le même toit. Elle a eu une fin de vie très entourée. Ça m’a marqué. J’ai toujours été à l’aise avec les personnes âgées. Je crois que j’avais envie de rendre ça à d’autres.

Comment se passaient vos rencontres avec Violette ?

M : J’ai rendu visite à Violette chaque semaine pendant plus de deux ans. Elle avait 106 ans, toute sa tête, et un humour incroyable. On déconnait, on rigolait. Un jour, elle a tellement ri qu’une aide-soignante a cru à un malaise et a accouru dans la chambre. J’en rigole encore.

« Elle n’avait plus de visites. Pour son anniversaire, j’étais le seul à lui apporter un petit cadeau » Michel

M : Je crois que ce qu’elle appréciait le plus, c’était que je lui parle comme à n’importe qui. Pas comme à une vieille dame, mais comme à une amie. Et puis, elle me posait plein de questions sur ma vie. Ça la nourrissait aussi, je pense. À Noël ou pour son anniversaire, j’étais souvent le seul à lui apporter un petit cadeau. Elle n’avait plus de visites, même pas de sa famille. Son fils, âgé de 85 ans, vivait trop loin pour se déplacer.

Qu’est-ce que cela vous a apporté, à vous ?

M : Beaucoup. Pour moi qui suis à mon compte, toujours dans le rush, ces moments avec Violette ont été une parenthèse. Un ralentisseur. Je coupais le téléphone, j’étais juste là, avec elle. Ça m’apaisait.

Et ça m’a ouvert les yeux. Sur l’isolement. Sur les réalités sociales. Sur la fin de vie aussi. Aujourd’hui, je suis plus attentif aux questions de société, plus engagé. Même politiquement. Le bénévolat m’a politisé.

« Il y a toujours un voisin isolé, juste à côté. » Michel

M : Ce que j’ai vécu avec Violette, je l’ai vécu aussi avec mon ancien voisin. Un monsieur de 94 ans, sans enfant. Ma femme et moi étions ses seuls contacts. On l’a aidé à se relever, on l’a invité à l’apéro. Il disait souvent : « Vous êtes les seuls que je vois.« 

Il y a des Violette et des voisins partout. Dans chaque immeuble. Il suffit d’un pas, d’un « bonjour », d’une visite pour changer leur quotidien.

Et aujourd'hui ?

Depuis le décès de Violette en avril 2025, et celui de Georgette, une autre personne âgée à qui il a apporté une présence jusqu’à ses 96 ans, Michel n’a pas cessé son engagement. Il poursuit toujours son bénévolat aux Petits Frères des Pauvres. Preuve que l’élan de solidarité, une fois déclenché, ne s’éteint pas.

Un mot pour celles et ceux qui hésitent encore à s’engager ?

M : On croit qu’on donne de son temps, mais en réalité on reçoit énormément. Ce n’est pas un engagement colossal. C’est une heure ou deux par semaine. Mais cette heure, elle peut illuminer une journée. Ou une vie.

Le plus dur, c’est de commencer. Ensuite, on ne s’arrête plus. On devient humain autrement.

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Rodin Munganga

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