Médiatrices santé : un rôle méconnu qui s’est révélé essentiel pendant cette période de coronavirus

Les médiatrices de santé ont joué un rôle déterminant pendant la crise sanitaire du coronavirus auprès des personnes âgées isolées qui résident dans les établissements des Petits Frères des Pauvres. © Marion Dunyach / Petits Frères des Pauvres
Les médiatrices de santé ont joué un rôle déterminant pendant la crise sanitaire du coronavirus auprès des personnes âgées isolées qui résident dans les établissements des Petits Frères des Pauvres. © Marion Dunyach / Petits Frères des Pauvres

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Au sein des établissements Petits Frères des Pauvres, le rôle des médiatrices santé a pris un véritable tournant en cette période de crise sanitaire. Marie, médiatrice santé au sein de plusieurs pensions de famille parisiennes et Aïcha, médiatrice au sein de la pension Labadié à Marseille (13), parlent de leurs missions auprès des personnes âgées.

Habituellement, Marie et Aïcha, toutes deux médiatrices santé pour les établissements des Petits Frères des Pauvres, ont pour mission « d’accompagner les résidents dans leur parcours de soins, mais aussi de leur faciliter l’accès aux soins », comme le résume Marie. Elles peuvent également réaliser des actions collectives de prévention et de promotion de la santé. Les personnes accompagnées par Marie et Aïcha sont des aînés très isolés, avec des parcours de vie en dents de scie, : « il y a des personnes fragiles -tant sur le plan psychique que somatique -, et certaines présentent des pathologies chroniques » précise Aïcha.

Aïcha, médiatrice de santé au sein de la pension de famille Labadié à Marseille et Marie, médiatrice de santé dans différentes pensions de famille et petites unités de vie des Petits Frères des Pauvres à Paris. © Marion Dunyach / Petits Frères des Pauvres/ Loic Trujillo / Petits Frères des Pauvres

Covid-19 : les pensions de famille réaménagées

À la suite des mesures de confinement annoncées par le gouvernement, chaque établissement des Petits Frères des Pauvres a dû se réorganiser en urgence et équiper son personnel en matériel de protection. Au sein des pensions de famille et des petites unités de vie où les personnes disposent de leur logement autonome mais peuvent venir dans des salles communes pour des activités collectives, les animations ont été supprimées : « Le fait de ne plus avoir de temps collectif, c’est préjudiciable pour ces personnes qui souffrent d’isolement psycho-social. (…) Les visites des bénévoles ont aussi été suspendues, ce qui en rajoute sur l’isolement et le manque de contacts. »

Pour ces personnes âgées isolées et fragiles, le confinement a des répercussions psychologiques, sociales et médicales que les médiatrices doivent gérer : « Il n’y a même plus les interactions sociales minimales, comme aller boire un café, aller à la Poste retirer son argent au jour habituel… Ces interactions créent un tissu social et nous avons l’habitude de les favoriser (…) Il n’y a aussi plus de consultations au niveau des soins, plus de consultations médicales, tous les rendez-vous sont suspendus. Il faut donc assurer le relais. », explique Aïcha.

Protéger et maintenir le lien avec les personnes âgées

Des ateliers de prévention et d'information sont organisés par les médiatrices, comme ici au sein de la pension Anne-Marie Blaise à Paris. © Loic Trujillo / Petits Frères des Pauvres

En cette période de coronavirus, leurs missions se sont donc élargies et leur présence auprès des personnes âgées résidentes des pensions est devenue cruciale. Dans ce contexte, les deux médiatrices ont un rôle essentiel pour informer, rassurer et maintenir le lien avec les personnes âgées des pensions comme le révèle Aïcha : « mon rôle, c’est aussi de veiller à leur bien-être psychique et maintenir le lien avec eux. Nous avons mis en œuvre des nouvelles mesures, comme par exemple des appels quotidiens. C’est très important de rassurer les résidents et d’aider à garder ou remettre des repères dans cette période où on perd facilement la notion du temps. Je fais aussi attention à rétablir au niveau scientifique la vérité quand on parle de l’épidémie, parce qu’il faut faire face aux fausses rumeurs. Il faut redoubler de vigilance sur une possible majoration de l’anxiété, et déceler les états de détresse morale ou de dépression ou de découragement. Nous faisons également attention à la consommation d’alcool qui peut augmenter à cause du stress. »

Enfin, en cette période de crise sanitaire, Aïcha est particulièrement attentive à la santé des personnes âgées : « Ce qui est également crucial dans ce contexte, c’est de se protéger et protéger les résidents. Il faut faire tout un travail d’information, de prévention et de recommandations sur les gestes barrières, et il faut les répéter chaque jour, plusieurs fois. Il faut aussi expliquer le sens de ces gestes, et être particulièrement attentif à des symptômes pouvant indiquer le coronavirus ». 

Mon rôle, c’est aussi de veiller à leur bien-être psychique et maintenir le lien avec eux

Informer les salariés sur le coronavirus

Mais les médiatrices ont aussi été d’une grande aide auprès des responsables des pensions et des salariés : « J’interviens également auprès des résidents et des salariés au travers de réunions d’information afin d’expliquer les mesures sanitaires dans le contexte du Covid-19. Il s’agit là de faire de la prévention, de la sensibilisation, mais aussi d’être à l’écoute. » ajoute Marie.
 
Pour Gilbert Jourdes, responsable de la pension de famille Anne-Marie Blaise, le rôle des médiatrices de santé est tout simplement indispensable. « Marie me permet d’aborder, dans une forme de duo, l’accompagnement des personnes et surtout d’avoir un point de vue médical que je n’ai pas. Elle répond aux différents questionnements que l’on peut avoir en tant que salariés, mais aussi par rapport aux résidents qui se posent beaucoup de questions au sujet du Covid-19. Ce contact direct, parfois personnalisé, apporte beaucoup de réconfort. La pédagogie qu’apporte Marie est importante en cette période » conclut-il.
 
 
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Rodin Munganga

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