« Vieillir a de l’avenir », c’est l’incitation lancée aux candidats à l’élection présidentielle par notre Association. Jusqu’ici, les propositions des candidats se sont centrées, comme souvent, sur une approche trop médicalisée de la vieillesse en la limitant à la maladie et la dépendance.
C’est pourquoi les Petits Frères des Pauvres ont recueilli la parole d’une centaine de personnes âgées qui ont écrit aux candidats pour exprimer ce qu’étaient leur quotidien, leurs joies, leurs difficultés, leurs doutes et leurs envies. Au sein de ce recueil intitulé
« Paroles de vieux électeurs », notre Association a formulé
des solutions à apporter pour faire face aux
enjeux de cette longévité accrue qui nous concerne tous, nous les vieux d’aujourd’hui, de demain ou d’après-demain.
1- Isolement : faire de la cause de l’isolement social des ainés une priorité
«
Josette est morte chez elle dans la solitude : son corps retrouvé 2 ans plus tard », «
Retrouvé momifié dans son appartement à Valence »… ces drames de la solitude, on les lit régulièrement dans la presse. Et pour cause, l’isolement social est en hausse et il peut avoir des conséquences dramatiques… En France,
notre dernier baromètre a montré que 530 000 personnes âgées de 60 ans et plus sont en situation de mort sociale (ils ne rencontrent jamais ou quasiment jamais d’autres personnes des réseaux familial, amical, voisin, réseau associatif), soit presque deux fois plus qu’en 2017.
L’isolement social des personnes âgées doit donc devenir une priorité et doit être inclus comme variable dans les processus d’évaluation de la perte d’autonomie. On le sait, cet isolement est un facteur aggravant de perte d’autonomie et il doit être pris en compte dans l’élaboration des plans d’aide à l’autonomie.
2- Pouvoir d’achat : sortir d’un minimum vieillesse (ASPA) sous le seuil de pauvreté
De nombreuses personnes âgées ne touchent pas leur retraite ou ont une pension diminuée faute d’avoir eu des revenus réguliers ou une carrière rectiligne tout au long de leur vie. Pour ces aînés, les fins de mois sont difficiles et on sait combien la précarité est un facteur d’isolement.
Quant à celles qui touchent l’ASPA, alias le minimum vieillesse, le quotidien n’est pas plus reluisant. C’est pourquoi les Petits Frères des Pauvres recommandent de le remonter au-dessus du seuil de pauvreté (1 063 €/mois) et ce, pour toutes les générations, quels que soient leurs parcours de vie. Actuellement on sait que les allocataires du minimum vieillesse vivent plus souvent seuls et sont à 56 % des femmes. Des facteurs aggravants d’isolement…
3- Habitat : continuer à soutenir le développement des structures d’habitat alternatif
Pensions de famille, petites unités de vie, colocations intergénérationnelles, accueillants familiaux… autant de modèles d’habitats alternatifs pour loger nos aînés. Pourtant, l’Ehpad semble encore être la voie toute tracée pour finir sa vie alors que 87 % des personnes âgées veulent vieillir à domicile (source
Baromètre Solitude et isolement Petits Frères des Pauvres, 2021). C’est pourquoi notre Association recommande le soutien du
développement des structures d’habitat alternatif pour sortir du choix restreint domicile ou Ehpad.