Raphaël, 25 ans, et Alain, 74 ans, sont frères. Non pas grâce au lien du sang. Mais ils font partie d’une famille qu’ils ont choisie, celle des petits frères des Pauvres. Donner ce qu'on a reçu Un leitmotiv qui a conduit Alain Henry, 74 ans, à s'engager au sein de l'antenne neversoise des petits frères des Pauvres. Son histoire est simple et touchante. « Je suis veuf. Et ma famille est éloignée de Nevers. Depuis quelques années, je passais mes réveillons, seul, à la maison. En 2011, une amie m'a parlé de la soirée de Noël destinée aux personnes isolées, organisée par les petits frères des Pauvres ». Rendre la pareille L'homme n'hésite pas et s'inscrit à ce réveillon. Mais il tient à donner un coup de main aux bénévoles de l'association. « J'ai trouvé la soirée très sympa ! Nous étions tous dans le même cas, nous voulions tous rompre la solitude et ne plus passer le réveillon devant la télévision. » Il conserve un excellent souvenir de ce réveillon 2011 mais Alain Henry veut aller plus loin. Il franchit le cap et devient bénévole actif. « J'ai été tellement bien reçu que j'ai voulu rendre la pareille. Maintenant j'aide à la préparation des réveillons, des repas et depuis janvier, je rends visite à des personnes seules. » Depuis, il réussit ainsi à combattre sa propre solitude tout en s'attaquant à celle des autres. Gagnant-gagnant. À 25 ans, il rend visite à une dame de 90 ans Raphaël De Broucker partage le même cheval de bataille. Selon ce Neversois de 25 ans : « La solitude est un problème majeur dans la société. » Le jeune homme a entamé une vie associative active, dès l'âge de 18 ans. « J'ai passé plusieurs étés dans les communautés Emmaüs en France. Puis j'ai découvert les petits frères des Pauvres en participant à un séjour de vacances qu'ils ont organisé. J'accompagnais des personnes qui ne partaient jamais en voyage. L'une d'elle m'a touché. C'est là que j'ai décidé de devenir bénévole. » Ne pas rester seul Raphaël participe ainsi aux préparatifs des réveillons de Noël. Il s'occupe, notamment, de la communication de l'événement. Depuis quelques mois, il rend également visite à des personnes isolées. « Je vais régulièrement voir une grand-mère de 90 ans », sourit-il. « On discute, on joue, on se promène. Il y a un vrai échange. Être bénévole est important pour moi, c'est une façon de m'impliquer dans la société. » Tout comme Alain, Raphaël veut ainsi être utile aux autres et surtout, ne pas rester seul. Lara Payet | Le Journal du Centre | 3 novembre 2014