Aider son propre parent lorsqu’il vieillit ou son conjoint lorsqu’il est malade, c’est le quotidien de 9,3 millions de personnes en France en 2021 selon un dossier de la DREES publié en février 2023.
Cette aide peut prendre la forme d’une aide aux activités de la vie quotidienne, d’un soutien moral ou même d’un soutien financier.
D’ailleurs, l’aide la plus fréquemment apportée est le soutien moral puis l’aide à la vie quotidienne et enfin l’aide financière. Toutefois, une personne peut bien sûr apporter régulièrement plusieurs formes d’aide.
Quel est l’âge des aidants ?
Près d’une personne sur quatre de 55 à moins de 65 ans se déclare proche aidant. C’est plutôt logique, « le pourcentage de personnes se déclarant proches aidants augmente avec l’âge jusqu’aux alentours de 60 ans, puis tend à décroître, à l’exception d’un rebond entre 80 et 85 ans qui peut s’expliquer par l’entrée dans la dépendance des conjoints des personnes âgées. », note la DREES.
Effectivement, plus on avance en âge, plus la probabilité d’avoir un proche en situation de perte d’autonomie (grand-parent, parent puis conjoint) augmente.
Qui sont les aidants ?
Le dossier de la DREES le montre clairement : les femmes sont surreprésentées parmi les personnes se déclarant proches aidants (56 %, alors qu’elles comptent pour 52 % de la population adulte en France).
Cette surreprésentation concerne autant les activités de la vie quotidienne que le soutien moral. En revanche, ce sont les hommes qui déclarent davantage apporter une aide financière.
On compte aussi plus d’aidants déclarés dans certains départements de France, tels que la Martinique, la Guadeloupe, La Réunion, Mayotte, la Guyane, en Provence Alpes-Côte d’Azur ou encore dans les Hauts-de-France. Ces disparités territoriales s’expliquent par le vieillissement de la population accéléré dans ces départements et la perte d’autonomie et le handicap inhérents.
En petite forme, les aidants ?
« À la question « Comment est votre état de santé général », les personnes se déclarant proches aidants répondent nettement moins souvent que la population générale qu’elles sont en bonne ou en très bonne santé, quelle que soit l’aide apportée. », explique le dossier de la DREES. Ainsi, parmi les femmes aidantes, 66 % déclarent un état de santé bon ou très bon, contre 72 % de l’ensemble des femmes. Du côté des hommes aidants, 67 % déclarent un état de santé bon ou très bon, contre 76 % de l’ensemble des hommes.
Et pour cause, nombre d’aidants font passer la santé de ceux qu’ils aident avant la leur, s’angoissent ou ont des troubles dépressifs selon plusieurs études.
Le baromètre CARAC réalisé en 2017 montre d’ailleurs combien il est stressant et fatiguant pour les aidants de tout gérer. Leur mission d’aidant est difficilement conciliable, d’après eux, à 44 % avec leur vie professionnelle, 43 % avec leur vie personnelle et familiale et 41 % avec leur vie sociale.
Tout cela a un impact sur leur espérance de vie, estimée plus courte de 15 ans en moyenne. 30 % décèdent même avant la personne accompagnée.
Aidants, en situation d’isolement et de précarité
Même si certains aidants tentent de continuer à travailler pour payer les soins, tandis que d’autres n’ont pas d’autres choix que de s’arrêter complètement ou sont déjà à la retraite, la situation financière des aidants est souvent fortement impactée. Selon le baromètre CARAC 2017, 66 % des aidants dépensent en moyenne 2 049 € par an.
« J’ai gardé mon mari qui avait fait un grave AVC à la maison pendant 4 ans. Quand on vous dit que les aidants sont aidés, ce n’est pas toujours vrai. Parce que moi j’ai sollicité plusieurs fois des aides car je n’avais que la retraite de mon mari et on me les a toujours refusées. En 4 ans et demi, j’en ai essuyé des refus. C’est pénible de se sentir rejetée quand on demande de l’aide. Alors quand des associations comme les Petits Frères des Pauvres vous tendent tout de suite la main, c’est touchant. », témoigne, Danièle, 61 ans, accompagnée par les Petits Frères des Pauvres de Brive (19).
Je ne sais pas même comment j’ai fait pour tenir pendant 4 ans et demi, sans aide, sans ami, sans rien… ça a été terrible.
Une précarisation qui s’accompagne petit à petit d’un isolement progressif des sphères professionnelles, amicales, familiales… En effet, nombreux sont les aidants qui se sentent débordés et seuls dans leur tâche. Progressivement, ils s’éloignent ou leur entourage s’éloigne d’eux. Notre Baromètre Solitude et isolement de 2021 montrait ainsi que la solitude touchait aussi les couples : ils étaient 70 % à avoir ressenti de la solitude depuis le début de la crise sanitaire VS 43 % pour les personnes vivant seules.
« Je ne sais pas même comment j’ai fait pour tenir pendant 4 ans et demi, sans aide, sans ami, sans rien… ça a été terrible. Je tenais par les forces des choses, j’étais un robot. », ajoute Danièle.
Les Petits Frères des Pauvres sont présents pour briser la solitude des personnes âgées et ses équipes qui accompagnent les personnes malades ou en fin de vie, apportent aussi réconfort et soutien aux proches aidants. >> En savoir plus sur nos actions
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