A quoi ça ressemble, des gens bien ? Peut-être à Rémi, à Patrick, à Jean-Pierre, à Priscilia : chaque Noël, ces Marseillais quittent quelques heures leur famille, leurs amis, leur foyer, pour aller éclairer le réveillon de plusieurs centaines de personnes âgées, démunies et oubliées de tous. Cela sepasse dans les chambres du centre de long séjour de Montohvet, à Saint-Jean de Dieu, dans les résidences Adoma, mais aussi, de plus en plus, au domicile des seniors. Sa main dans la mienne Bien-sûr, c’est dur , admettent ces drôles de lutins que l’association petits frères des Pauvres coordonne chaque Noël depuis 1958. La mort toute proche, la solitude effarante, la misère, cela effraie. C’est humain. Mais comment vous dire ? Ça recharge, aussi , sourit Patrick. Le truc de ce grand gars posé, c’est, avec son violon, de passer de chambre en chambre. La première fois, on a une petite appréhension et puis ça passe. Le plaisir que vous donnez, vous le lisez dans les yeux de la personne , explique-t-il.L’expérience chamboule. Fort : Je n’oublierai pas cette dame qui serrait ma main. Juste toucher quelqu’un, cela lui faisait du bien. Je suis resté avec sa main dans la mienne le temps qu ‘elle a voulu. Donner un peu de chaleur humaine a ces retraités souvent cabossés par la vie, Jean-Pierre, ce barbu modeste, a commence tout jeune homme et n’a jamais arrêté. Avec des copains, il jouait des petites saynètes dans un réveillon des petits frères. Quand on l’a fait, on a envie de le refaire , dit-il simplement.Rémi, lui, est allé partager un repas, une conversation, un petit apéritif chez des vieilles dames Entrer dans la vie, l’intimité de l’autre, cela se prépare. Mais, le soir venu, on n’est pas pour autant a l’abri du choc. Chez une dame non-voyante, c ‘était comme si le temps s’était arrêté. Et puis dehors, quand on sort on marche dans la nuit et on sent qu’il s’est passé quelque chose, quelque chose qui nous nourrit , ajoute-il.Priscilia, 26 ans, gaie comme une bulle de Champagne, est catholique, mais pas besoin de croire pour ouvrir son coeur , dit cette jeune femme qui a ramené une mamy réveillonner chez elle. II y a mille façons d’aider les petits frères une chanson à chanter, un petit cadeau à offrir, quelques heures pour partager un dîner ou une voiture pour transporter le retraité… Nous avons besoin de 200 bénévoles , précise Annick Patrizio, à l’association. C’est beaucoup et à la fois rien du tout quand on sait tout le bonheur que cela procure. De part et d’autre Delphine TANGUYAider les petits frères 04 91 18 55 55La Provence – 7 décembre 2010 – Delphine TanguyAvec l’aimable autorisation de Delphine Tanguy
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