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Ces personnes âgées qui luttent contre la solitude

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Dans le cadre de la Journée internationale des personnes âgées, mercredi 1er octobre, le quotidien La Croix consacre une double page sur le rapport des Français avec la vieillesse. Accompagnés par les petits frères des Pauvres, Marie-Thérèse, Paquita et Emmanuel, racontent comment ils ont réussi à surmonter leur isolement pour retrouver le plaisir du partage.

Emmanuel Gillot, (80 ans) : « Les petits frères, c’est ma seule famille»kitd.html5loader( flash_kplayer_70b2866f84cs , http://api.kewego.com/video/getHTML5Thumbnail/?playerKey=6c24d801df99&sig=70b2866f84cs );Militaire, chauffeur agricole, déménageur, fossoyeur… Emmanuel Gillot a eu plusieurs vies. Mais il n’a jamais vraiment eu le temps de prendre racine, et encore moins de créer des liens. À 80 ans, il n’a jamais été marié. Son seul compagnon de route, un ancien collègue, est décédé en juillet dernier. Depuis, il est seul. Ou du moins il le serait vraiment sans la visite d’Agnès, bénévoles aux petits frères des Pauvres, qui lui rend visite une fois tous les 15 jours. « Les petits frères, c’est ma seule famille, je n’ai personne d’autre », déclare-t-il.Voilà deux ans que l’octogénaire, qui ne voit presque plus et a perdu le sens de l’équilibre, vit en maison de retraite à Paris. Il dort peu, les nuits sont longues, mais Emmanuel en a pris son parti. La solitude lui est devenue familière. Pour passer le temps, il a la télévision. À défaut de pouvoir regarder ses programmes préférés, il les écoute grâce à un casque sans fil. Car il se lie très peu aux autres pensionnaires, qu’il trouve « tristes » ou trop « râleurs ». « Je dis bonjour ou bonsoir mais à quoi bon discuter, on ne sait pas trop quoi se dire, assure-t-il. Le personnel, c’est pareil, il change tout le temps. Agnès, c’est différent, je reconnais tout de suite sa voix ».Emmanuel Gillot attend aussi avec impatience les déjeuners à l’extérieur organisés par les petits frères tous les premiers samedis du mois près de Notre-Dame. « Sans eux, je ne partirais pas en vacances », relève-t-il aussi. Ses revenus – 800 € par mois – ne le lui permettraient pas. « L’été dernier, je suis allé à côté de Vannes pendant 12 jours. Cela ne m’a presque rien coûté, c’était super. » Preuve qu’Emmanuel, au bout du compte, sait aussi apprécier les plaisirs de la vie.Marie-Thérèse Gélis  (94 ans) :   « À la campagne,  la solitude pèse plus qu’en ville »  À la retraite de son mari, Marie-Thérèse Gélis s’est installée définitivement à l’abbaye de Molesme (Côte-d’Or), dont elle est propriétaire. Elle y vit seule depuis sa mort, il y a une dizaine d’années. À 94 ans, Marie-Thérèse en est persuadée, la solitude pèse davantage à la campagne qu’en ville. « C’est une évidence, on voit moins de monde, les gens sont plus individualistes et j’y ai moins de visites ». Le téléphone devient alors un allié précieux pour appeler ses six frères et sœurs ou ses enfants dont elle est très proche mais qui n’habitent pas le coin – le moins éloigné est à 150 km.Très engagée dans le monde associatif lorsqu’elle vivait encore à Dijon, la Bourguignonne en a gardé le goût des autres et une capacité à affronter, seule, des situations parfois difficiles. C’est grâce à cela, assure-t-elle, qu’elle a puisé la force nécessaire pour composer avec les aléas de la vie et les désagréments liés à l’âge.« Je me déplace très lentement, je ne vois plus très bien ». Les CD audio fournis par une association de malvoyants ont remplacé la lecture qui lui est devenue impossible, elle les savoure dans son large fauteuil, au coin du feu réconfortant de sa cheminée.L’hiver prochain, Marie-Thérèse rejoindra la maison de Pothières. Gérée par les petits frères des Pauvres, à une vingtaine de kilomètres de Molesme, cet établissement propose un accueil saisonnier aux personnes âgées isolées.Elle a tenté l’expérience l’an dernier : « Mes enfants sont rassurés de ne pas me savoir seule quand il fait froid et moi aussi. Nous sommes une petite trentaine, dans une bonne ambiance, il y a des sorties, des jeux, je ne participe pas toujours mais ça fait chaud au cœur de partager ». Paquita Lopez  (76 ans) :  « Pour sortir de l’isolement, je dois lutter contre mon chagrin » (photo VINCENT NGUYEN / RIVA PRESS POUR LA CROIX)La solitude, il y a neuf ans que Paquita Lopez est « tombée dedans ». Après le suicide de sa fille, Michelle, le monde s’est arrêté pour cette Espagnole de 76 ans arrivée en France en 1957. La pièce unique de son petit studio parisien est tapissée de photos en couleur ou noir et blanc. Les vieux doudous de sa fille trônent au-dessus de son armoire. « Les autres peluches que vous voyez, c’est moi qui les ai achetées. C’est un lien qui perdure entre elle et moi », explique-t-elle. Dans sa loggia, il y a les plantes, enfin, à qui elle aime parler. Et la fenêtre, d’où elle observe les passants et les hommes qui jouent à la pétanque.Malgré tout, Paquita, qui voit de temps en temps son autre fille, a trouvé la force de se faire de nouvelles relations. « Pour sortir de l’isolement, je dois lutter contre mon chagrin », explique cette ancienne ouvrière en imprimerie. Son emménagement dans une résidence sociale pour personne âgée, il y a sept ans, lui a lentement fait remonter la pente. « Ici, nous sommes un peu en communauté. Je fais partie d’un petit groupe de trois-quatre personnes qui se rendent service. Et puis la gardienne est aux petits soins pour nous », explique-t-elle.Il y a quatre ans, en se promenant dans le quartier, elle croise Carmen, une ancienne connaissance de sa mère. Les deux femmes ne se quitteront plus. « Nous nous voyons tous les jours. On se téléphone, on sort, nous passons même Noël ensemble. Elle est devenue plus qu’une amie, comme un membre de ma famille », explique-t-elle, avant de conclure ? : « Aujourd’hui, je ne peux pas dire que je suis heureuse, j’ai des hauts et des bas… mais je suis bien. »Jean-Baptiste FRANÇOIS et Anne-Marie KAISER | La Croix | 30 septembre 2014

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Audrey Achekian
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