Le secteur associatif a le sentiment de ne plus être reconnu comme un interlocuteur naturel du gouvernement dans l’élaboration des politiques publiques. Les phases de concertation sont réduites à leur plus simple expression, lorsqu’elles ne sont pas simplement supprimées. Elles portent au mieux sur la mise en œuvre des décisions, mais très rarement sur leur préparation et leurs impacts.
La diminution des aides personnalisées au logement (APL), la réduction drastique du nombre d’emplois aidés, l’intensification du contrôle des migrants, la réduction des crédits, le projet de loi logement… la liste est longue des sujets sur lesquels les associations n’ont pas été écoutées par les pouvoirs publics avant que soient prises des décisions majeures. C’est un signal négatif pour les associations, dont l’avis ne semble pas intéresser les pouvoirs publics. C’est aussi une perte d’efficacité car le gouvernement se prive de l’expertise de ceux qui sont au plus près des populations concernées.
Les associations n’ont pas le monopole de la vérité, mais elles ont leur part de vérité. Changer la société ne se décrète pas d’en haut, sans le public concerné et sans les corps intermédiaires.
Les acteurs du secteur associatif tiennent également à alerter sur la place que l’on souhaite donner à la solidarité :
« Il en va, en fait, de l’idée que l’on se fait de la solidarité. Soit on la considère comme l’addition de mesures destinées à éviter les situations les plus dramatiques et, dans ce cas, les associations sont des exécutants ; soit on la considère comme impliquant toute la société, bénéficiant à toute la société, comme le fruit d’une mobilisation citoyenne ; alors on a besoin d’associations vivantes et porteuses, à côté d’autres acteurs, de cette valeur républicaine de fraternité. »