Qu’il s’agisse de violence physique, psychologique ou encore d’abus financier, la maltraitance a plusieurs visages… mais une constante : dans 81,5 % des cas, les victimes sont des personnes âgées (Fédération 3977, 2015).
En accompagnant plusieurs dizaines de milliers de personnes âgées isolées à domicile ou en hébergement collectif chaque année, les Petits Frères des Pauvres rencontrent souvent des cas dramatiques. Dès 2007, l’association mesure l’ampleur de ce phénomène tabou et lance une cellule d’appui-conseil « lutte contre la maltraitance » dédiée au traitement des situations préoccupantes signalées par nos équipes de bénévoles. Grâce à cette expertise, les bénévoles Petits Frères des Pauvres sont formés pour reconnaître et dénoncer les violences qu’ils peuvent observer.
Quels signes d’alerte ?
Plusieurs signaux peuvent indiquer qu’une personne est victime de maltraitance même si la liste n’est pas exhaustive…
La personne :
- Apparaît effrayée, méfiante ;
- Présente des symptômes de dépression, insomnie, perte d’appétit, perte d’intérêt, pleurs…
- Requiert la permission d’un tiers pour répondre à des questions ;
- A l’air calme à l’excès ;
- Dit qu’on lui doit ou qu’il lui manque de l’argent ;
- Dit qu’on la maltraite.
Quel est le profil des potentielles victimes de maltraitance ?
Statistiquement, on sait que la majorité des maltraitances se déroulent au domicile des personnes âgées. Les victimes sont souvent seules, isolées de leurs amis et famille, en perte d’autonomie et dépendent d’une même personne depuis longtemps pour de l’aide au quotidien ou pour leur situation financière.
Une politique ambitieuse pour dénoncer ce fléau
Parce que nombre de personnes n’osent pas avouer les violences qu’elles subissent, les sous-estiment voire ne comprennent pas qu’elles en sont victimes, les Petits Frères des Pauvres demandent un vrai programme soutenu et relayé par les pouvoirs publics pour dénoncer ce fléau silencieux. Lors d’une plateforme citoyenne en mai 2017, les Petits Frères des Pauvres ont émis des propositions qui se voient aujourd’hui reconnues dans le rapport de la « Commission pour la lutte contre la maltraitance et la promotion de la bientraitance » remis en janvier 2019. L’association a notamment réclamé la création d’outils de sensibilisation et de guides pour permettre aux personnes vulnérables de briser elles-mêmes le tabou de la maltraitance.
>> En savoir plus sur ces 5 préconisations dans notre communiqué de presse