« Les Petits Frères des Pauvres soignent le cœur et le corps », remercie Sylvie, 62 ans. Depuis avril 2019, cette dame accompagnée par les Petits Frères des Pauvres de Lyon a pu bénéficier de soins de coiffure à deux reprises. Le tout à des sommes modiques. Comment ? La Société d’Enseignement Professionnel du Rhône (SEPR), la Métropole de Lyon et les Petits Frères des Pauvres ont signé une convention pour faire bénéficier les personnes âgées isolées de soins esthétiques à des tarifs accessibles. De jeunes apprentis peuvent ainsi s’exercer au métier tandis que nos aînés en situation de précarité se font chouchouter.
Se sentir valorisée
Nos aînés prennent aussi plaisir à soigner leur apparence et retrouvent confiance en eux. « Je n’aime pas être avec mes cheveux blancs. La coiffure, ça fait quelqu’un ! » affirme Sylvie.
Avec un parcours de vie difficile et l’isolement qui favorise une baisse de l’estime de soi, les personnes âgées peuvent se refermer sur elles-mêmes et n’osent plus aller chez le coiffeur ou à la manucure. « Elle était heureuse comme tout. Ça lui met du baume au cœur ! », se remémore Jean-François, le bénévole de Sylvie. « Pour ces personnes démunies, c’est un moyen de se sentir valorisées », précise-t-il.
« J’ai fait une grosse dépression il y a 3 ans. Depuis que les Petits Frères des Pauvres m’accompagnent, ça m’apporte beaucoup… », avoue-t-elle.
Pour Sylvie, cela représente aussi bien sûr une économie substantielle « j’ai payé 8 € pour une coupe, couleur et brushing au lieu de 38 € dans une chaîne de coiffure », ce qui n’est pas négligeable pour les petites retraites…
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L’esthétique, point commun entre jeunes et aînés
Selon Sylvie, cette prestation est aussi indispensable sur le plan esthétique que sur le plan relationnel : « c’est chaleureux et nous sommes bien accueillis. En plus, ce sont des jeunes qui nous coiffent alors c’est très enrichissant pour moi », ajoute-t-elle. Violaine Pressiat, coordinatrice pédagogique du pôle beauté de la SEPR, chargée de la relation avec les entreprises, confirme cette envie de mixité entre générations : « Il s’agit de créer des liens intergénérationnels. Les professions en question sont basées sur le service. Il est alors important d' »éduquer » les étudiants à la bienveillance, de s’ouvrir aux soins de l’autre » indique-t-elle à Lyon Mag.
Notre soixantenaire compte d’ailleurs bien continuer à profiter de cette offre « je continuerai pour la coiffure mais je testerai aussi la manucure ! Cela fait une sortie et cela m’arrange bien de me retrouver en société de temps en temps… », sourit-elle.