Faire attention sans cesse, compter le moindre centime. C’est devenu presque une seconde nature pour les personnes les plus précaires qui ont appris à se débrouiller avec peu pour survivre.
C’est le cas d’André (66 ans), Fatouma (67 ans) ou Patricia (59 ans) qui vivent tous les trois en dessous du seuil de pauvreté. « Avec une petite pension de retraite, c’est très difficile de vivre, on est toujours obligé de faire des choix. Pour pouvoir vivre décemment, il faut supprimer des petits plaisirs, les cigarettes si on fume, aller boire un verre, jouer au tiercé. On ne paye que les choses vitales comme le loyer et la nourriture et c’est comme ça qu’on arrive à s’en sortir. », explique André.
C’est le cas d’André (66 ans), Fatouma (67 ans) ou Patricia (59 ans) qui vivent tous les trois en dessous du seuil de pauvreté. « Avec une petite pension de retraite, c’est très difficile de vivre, on est toujours obligé de faire des choix. Pour pouvoir vivre décemment, il faut supprimer des petits plaisirs, les cigarettes si on fume, aller boire un verre, jouer au tiercé. On ne paye que les choses vitales comme le loyer et la nourriture et c’est comme ça qu’on arrive à s’en sortir. », explique André.
Pour Patricia aussi, le quotidien est fait de privations : « Avec ce reste à vivre, c’est compliqué. Il faut faire l’impasse sur beaucoup de choses. C’est le cas pour des produits de nécessité, qui à première vue ne semblent pas en être, mais qui le sont pourtant, notamment pour les femmes : il y a des femmes qui ont besoin de se maquiller, de s’entretenir la peau… Après, cela s’appelle le système D : les épiceries solidaires, les colis… tout ce qui peut m’éviter de dépenser de l’argent pour la nourriture. J’achète moins, mais de meilleure qualité. »
Les plus précaires durement touchés par la crise
Le président de la République le reconnaissait lui-même dans son discours (14/10/2020), « Sur le plan sanitaire, le virus touche davantage les plus modestes » et cette crise est inégalitaire sur le plan économique et social puisqu’elle « qu’elle touchait les plus précaires ».
Les acrobaties que je faisais avec le minimum vieillesse durant le confinement, ça va être encore plus difficile là.
Pour les personnes âgées précaires, la situation est en effet plus compliquée avec la crise : « Y des jours avec, y a des jours sans. J’ai l’impression que cette deuxième lancée sera encore plus dure que la première car les moyens diminuent de plus en plus…les acrobaties que je faisais avec le minimum vieillesse durant le confinement, ça va être encore plus difficile là. C’est bien plus compliqué financièrement, même si je me contente de peu, je ne suis pas très exigeante mais j’ai l’impression que chaque mois devient un peu plus difficile », s’inquiète Fatouma.
Malgré tout, nos aînés tentent de se débrouiller comme ils peuvent pour conjuguer avec la crise sanitaire : « C’est très difficile d’arriver à manger sainement. Je me débrouille, je repère les promotions dans tous les magasins, c’est devenu naturel pour moi. Je fais plusieurs magasins. Ce qui est cher aussi, ce sont les produits de toilette comme les rasoirs. Depuis le début de la crise, j’ai des masques en tissu que je lave avec de l’eau bouillante et que je repasse. Et les Petits Frères des Pauvres m’en ont donné. J’ai de la chance parce que sinon, c’est un budget ! », détaille André.
Alors que de nouvelles aides ont été annoncées par le Chef de l’Etat, nos aînés restent prudents sur une éventuelle amélioration de leur quotidien. « J’espère que le Président va tenir ses paroles pour tout le monde mais il ne faut pas se leurrer, il y aura des gens sur le carreau ! », s’exclame Patricia tandis que Fatouma observe : « L’avenir… je ne veux pas trop y penser, je vis au jour le jour. Je règle les problèmes au fur et à mesure. Je ne veux pas trop me projeter, l’avenir ne m’appartient pas…avec l’âge on ne compte pas trop sur l’avenir. Y a trop de problèmes actuellement dans le monde, c’est un monde où nous avons, nous, personnes âgées, difficilement notre place. »