En novembre dernier, lors de leur dernière réunion à Matignon, les 34 associations de solidarité ont pris acte de la mission confiée à François Chérèque, afin d’établir un suivi des avancées du plan quinquennal de lutte contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale.Toutefois six mois après, les organisations font le constat que sur la problématique hébergement/logement, la situation des plus fragiles de notre pays n’a toujours pas changé . Bien que les visées – d’ailleurs partagées par le collectif – soient positives, comme la production de 150 000 logements sociaux par an, le relèvement de la loi SRU à 25 % de logements sociaux dans le parc locatif des communes concernées, l’encadrement des loyers dans le parc privé, la mobilisation des logements vacants ou encore de la baisse de la TVA à 5 % pour la construction et la rénovation de logements sociaux, cet arsenal de mesures ne parvient pas à se traduire en réponses concrètes sur le terrain. Les conséquences de la crise économique et sociale d’une longueur sans précédent touchent de plein fouet les plus vulnérables comme en attestent l’augmentation de la pauvreté (8,6 millions de personnes pauvres en 2010), du chômage (près de cinq millions toutes catégories confondues), des emplois précaires (12,3 % des emplois salariés) , rappellent les signataires de cette lettre ouverte. Ils regrettent également que sur le volet de la prévention, le gouvernement n’a pas donné suite à la demande du collectif d’un moratoire sur les expulsions locatives en 2013 alors que le nombre de ces procédures menées avec le concours de la force publique semblent atteindre des records.Le Collectif souligne par ailleurs les insuffisances de certains projets en cours comme la garantie universelle des risques locatifs qui doit être pensée en lien avec une réelle politique de prévention des expulsions (et ses acteurs), et avec l’encadrement, voire la baisse des loyers, sans quoi elle ne saurait être efficiente . Les associations sont aussi préoccupées par le fait que les expulsions de migrants vivant en squat, ou en bidonvilles continuent, brutalement et sans solution de relogement digne et pérenne .Sur le front de l’hébergement, malgré les annonces répétées relatives à la sortie d’une gestion saisonnière de la grande exclusion, des centaines de places vont fermer dans les prochains mois sans que les personnes soient orientées vers des structures d’hébergement ou du logement pérennes, au détriment des principes d’accueil inconditionnel et de continuité de la prise en charge pourtant inscrits dans la loi .L’orientation des plus précaires vers le logement est à l’avenant, dans l’urgence et sans véritable lien avec le logement accompagné , soulignent les associations, qui se félicitent certes des 6 500 places d’intermédiation locative annoncées mais s’étonnent du faible objectif de 500 places à créer en pensions de famille, là où elles en espèrent un millier chaque année pendant trois ans.Enfin, au niveau du problème global du logement, les 34 organisations attachent toujours la plus grande importance à la réalisation des diagnostics à 360 degrés sur toutes les situations de mal-logement , et à la constitutionnalisation du droit au logement, avec l’élaboration d’une charte des droits sociaux et économiques qui viendrait compléter les grands principes déjà posés par le Préambule de 1946 de la Constitution.>> téléchargez le communiqué de presse du 3 mai 2013 :Le Collectif des associations unies pour le logement écrit à Jean-Marc Ayrault (PDF 729 ko)
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