C’est sur une expérience de plus de vingt ans que le photographe Jean-Louis Courtinat s’est appuyé pour bâtir son travail (1). Témoins de l’exclusion grandissante qui frappe certains de nos anciens, les petits frères des Pauvres se sont constitué un véritable patrimoine immobilier à disposition des naufragés de la rue.Aujourd’hui, l’association reconnue d’utilité publique met à l’abri 500 seniors de plus de 50 ans à Paris, et 1 000 autres à Lyon, Lille, Marseille, Nantes, dans un appartement, dans une maison relais, ou encore un hôtel en fonction des situations. 120 bénévoles permanents veillent à ce qu’ils ne soient jamais livrés à eux-mêmes.Un dispositif pour nouer des liens« Au tout début du parcours, nous leur demandons de nous rendre visite au moins une fois par semaine, puis tous les mois, à mesure qu’ils prennent leurs marques. Et s’ils ne viennent pas, nous les appelons ou passons les voir à leur adresse », explique Armelle de Guibert, coordinatrice des actions contre la grande précarité. Au programme : préparation du bail et des assurances, aménagement des lieux, choix des meubles, prise de repères dans le quartier, mais aussi soutien relationnel.Car lorsque le rêve de logement devient réalité, la déception prend souvent le relais. « Beaucoup pensent que les problèmes seraient terminés, mais les causes qui les ont amenés à la rue sont toujours là …Pour mieux réinscrire les personnes accompagnées dans le tissu social, l’association expérimente en outre un dispositif dans lequel voisins volontaires nouent des liens réguliers. Ces derniers tiennent un blog qui permet aux « petits frères » de suivre les progrès de leur insertion. L’opération signe déjà ses premières victoires : le 31 décembre 2012r, un monsieur a décliné l’invitation de l’organisation pour le Nouvel An. Il était déjà convié, par des amis.Un photographe engagéDès ses débuts en 1981, Jean-Louis Courtinat fait le choix d’immersions au long cours auprès des plus vulnérables – malades, handicapés, SDF, personnes âgées… –, soulignant leurs relations avec les bénévoles ou les soignants.« J’avais élu mon quartier général à l’Étape, lieu de vie des petits frères des Pauvres. Finalement, j’ai fait peu de photos. Je me sentais plus bénévole que photographe et cela me plaisait. Ce que j’ai enregistré est-il aussi riche que ce que j’ai vécu ? Ai-je été à la hauteur de la confiance qu’ils m’ont donnée ? » Ses nombreux ouvrages témoignent du parcours courageux de ce photographe social et engagé, prix Niepce en 1991.(1) Exposition « Vivre avec Toit », galerie Fait & Cause, 58 rue Quincampoix, 75004 Paris.Jean-Baptiste François – La Croix – 21 janvier 2013
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