À table, quelques bénévoles côtoient plusieurs personnes âgées ravies de participer à un goûter, où le plaisir de l’échange enjoué est aussi important que celui du palais. Les « vieux amis », c’est ainsi que sont appelées les personnes âgées dont s’occupent les bénévoles de la fondation des petits frères de Pauvres, qui vivent seuls ou bien en résidences.Mais ils ont tous un point commun : l’isolement affectif. Souvent, leur famille est bien loin d’eux, et leurs relations sociales se sont peu à peu étiolées, au fil des années. « Alors nous sommes contactés, le pius souvent par un membre de la famille, pour apporter un peu de réconfort à un aïeul isolé », explique Chantai Février, bénévole depuis 2011. « Je me souviens d’un jeune homme basé à Caen, qui nous a contactés un jour. Il était désemparé car il ne pouvait pas venir voir assez régulièrement sa grandmère en résidence à Cherbourg », se souvient Jean- Pierre Jean, bénévole lui aussi, depuis plusieurs années.Pas une question de niveau de revenusL’association observe « une recrudescence des situations d’isolement et de misère sociale », ajoute-t-il. « Et ce n’est pas une question de niveau de revenus. Les gens âgés sont en moyenne de plus en plus seuls », résume Marie Wambergue, coordinatrice Normandie des petits frères des Pauvres. Les besoins sont donc croissants, et il n’est pas étonnant de découvrir que l’antenne de Cherbourg recherche de nouveaux bénévoles afin d’étoffer son équipe de visiteurs.Ceux-ci ont tous pour mission d’« être là pour les personnes, en fonction de leurs envies : jouer une partie de scrabble, sortir faire une promenade, boire un thé ou partager un goûter, aller chez le coiffeur ou tout simplement se confier à une oreille attentive », relève Jean-Pierre Jean. Agnès Dusserre, qui vient d’intégrer l’équipe, se dit « ravie de la démarche ».Même si un partenariat est en cours d’étude avec le CCAS afin d’améliorer la détection de personnes isolées.« Le plus difficile dans notre démarche est d’identifier les situations de détresse sociale. Il est très important que nous soyons informés par des signalements spontanés de citoyens. Il ne faut pas que les gens hésitent à nous contacter », explique Marie Wambergue.La Presse de la Manche – 26 janvier 2017
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