Municipales 2026 : Pour une politique locale qui intègre pleinement les enjeux du vieillissement

Dernières actualités

06 novembre 2025

Vos messages ont réchauffé des milliers de cœurs

Lire l'actualité

05 novembre 2025

Grande vente solidaire de Lille : 225 500 € collectés pour les personnes âgées isolées

Lire l'actualité

29 octobre 2025

Succession : comprendre les grandes étapes pour hériter sereinement

Lire l'actualité
Voir tout
L’association Petits Frères des Pauvres appelle les futurs élus locaux à désigner un élu référent dédié aux seniors. Cette délégation doit être pensée de manière transversale, car le vieillissement concerne tous les domaines de l’action municipale : aménagement de l’espace public, logement, mobilité, culture, lien social, accès aux droits…

L’élu(e) en charge des seniors devra adopter une approche globale et mobiliser l’ensemble de ses collègues pour que la question du vieillissement infuse dans toutes les politiques municipales.

Il/elle pourra s’appuyer sur nos préconisations organisées en 5 thèmes pour déployer un plan d’actions anti-isolement concret.

Nos 15 préconisations

À l’occasion de la publication du 3ᵉ Baromètre* « Solitude et isolement : quand on a plus de 60 ans en France », dévoilé ce 30 septembre 2025, les Petits Frères des Pauvres tirent une nouvelle fois la sonnette d’alarme. L’isolement extrême des aînés explose : 750 000 personnes âgées sont aujourd’hui en situation de mort sociale. Si rien n’est fait, ce chiffre pourrait dépasser le million d’ici 2030. Une urgence sociale et politique.

#1- Construire une politique territoriale de proximité pour lutter contre l’isolement

Face à la hausse croissante de l’isolement des personnes âgées (2 millions de personnes âgées de plus de 60 ans en situation d’isolement social, 750 000 personnes en situation de mort sociale ), les municipalités sont en première ligne pour être les meilleurs acteurs de proximité de la lutte contre l’isolement.

La construction d’une politique locale pourra comporter un volet de sensibilisation des acteurs du territoire (acteurs du social et du médico-social mais aussi associations, entreprises, commerçants, artisans, citoyens) et un volet vigilance en s’appuyant sur les registres Canicule communaux mais également par des actions de repérage des aînés les plus fragilisés réalisés par les autres parties prenantes.

#2- Ouvrir les lieux de restauration collective aux personnes âgées

Que ce soit une cantine scolaire, une salle de restauration d’un EHPAD, d’une MARPA ou d’une résidence autonomie, un restaurant d’entreprise, en fonction des équipements proposés au sein d’un territoire, l’ouverture des lieux de restauration collective aux personnes âgées avec des repas aux tarifs encadrés peut faire partie des actions de lutte contre l’isolement.

Au-delà du bien-être à partager un repas et de favoriser les liens entre générations, cette action peut avoir des bienfaits positifs sur la santé en identifiant éventuellement des problématiques de dénutrition.

#3- Repérer et prévenir la « mort solitaire »

Chaque année, des personnes âgées décèdent à leur domicile dans un tel anonymat que leurs corps n’est découvert que plusieurs semaines, mois ou années après leur décès sans que personne ne s’en inquiète ou ne s’alarme. Ces « drames de la solitude » sont de terribles révélateurs de l’appauvrissement des liens sociaux et de l’invisibilité de certaines personnes, ces morts solitaires interrogent sur notre capacité à prendre soin des plus seuls et des plus fragilisés et à leur éviter l’ultime affront d’une mort seul.

Pour prévenir ces situations indignes, plusieurs leviers peuvent être activés : sensibiliser les citoyens (encourager les gestes simples de solidarité : prendre des nouvelles de ses voisins âgés, rester attentif à leur présence, utiliser les supports municipaux (journal local, affichage) pour diffuser des messages pédagogiques et des réflexes à adopter : Que faire si les volets restent fermés plusieurs jours ?

À qui signaler une inquiétude ?) et mobiliser les agents de proximité (sensibiliser les agents municipaux ou délégataires (collecte des déchets, entretien des voiries…) au repérage d’anomalies : une poubelle non sortie ou vide, jardin d’une maison non entretenu, peut être un indicateur d’alerte).

Une personne âgée sur deux ne sort pas de chez elle quotidiennement (source Baromètre 2025). La mobilité est pourtant un facteur clé d’autonomie et de lien social pour les personnes âgées. Les élus locaux ont un rôle essentiel à jouer pour imaginer des solutions adaptées à leur territoire.

#4- Faciliter la mobilité des personnes âgées et adapter l’espace public à leurs besoins :

notamment en sécurisant et adaptant les cheminements piétons : trottoirs larges, bancs, toilettes publiques, signalétique claire… autant d’éléments qui facilitent les déplacements et encouragent les sorties. Impliquer des « seniors testeurs » permet de repérer les zones à améliorer et d’agir concrètement.

#5- Développer des transports accessibles et solidaires :

navettes locales, transport à la demande, covoiturage solidaire… les options sont nombreuses. Du minibus de 9 places réservable à l’avance aux lignes de bus desservant les zones peu peuplées, chaque territoire peut concevoir un service sur mesure. Quand les possibilités budgétaires ne permettent pas d’envisager un service sur mesure, d’autres solutions existent, comme l’incitation au covoiturage solidaire ou à être bénévoles chauffeurs. Intégrer la dimension sociale dans les politiques de mobilité est également important, via la formation des chauffeurs à l’accueil des personnes âgées, le maintien de guichets physiques et de titres de transport non dématérialisés. Certaines collectivités vont plus loin en proposant la gratuité des transports à partir d’un certain âge : une mesure inclusive qui mérite d’être étudiée.

#6- Soutenir l’implantation ou le maintien de commerces de première nécessité dans les quartiers et villages :

encourager la réalisation, par les acteurs du territoire, de lieux hybrides (épiceries-cafés, tiers-lieux, maisons de services) et de dispositifs itinérants (épiceries, bibliothèques municipales, salons de coiffure, cafés mobiles…) comme points de rencontre : nombre de collectivités se sont tournées vers des solutions itinérantes comme des bibliothèques roulantes financées par les intercommunalités, des food-trucks ou boulangeries faisant la tournée des villages dépourvus de commerces, camions médicaux financés par les départements pour assurer un service minimum dans les villes où le dernier médecin a fermé son cabinet sans trouver de remplaçant, etc. Ces solutions peuvent être d’une grande utilité à la vitalité d’un territoire, sous réserve qu’elles soient un minimum organisées et régulées par les pouvoirs publics.

#7- Promouvoir les circuits courts et les marchés locaux comme espaces de lien social :

des solutions peuvent être mises en place, comme la promotion des commerces locaux dans les supports de communication municipaux, la facilitation de la commercialité en agissant sur l’espace public (éclairage, stationnement, mobilier urbain…), une contribution directe à l’animation commerciale par l’organisation d’événements, l’acquisition directe de locaux commerciaux ou bien encore la révision des jours et des emplacements des marchés, qui peuvent être un vrai levier de dynamisme commercial.

#8- Former les agents municipaux à l’accueil des personnes âgées :

Les agents de mairies sont souvent les premiers interlocuteurs(trices) de proximité pour de nombreux habitants des communes, notamment rurales. Compte-tenu du vieillissement de la population et des fortes difficultés que cette population rencontre avec les démarches dématérialisées, nous préconisons de renforcer leur formation avec un module spécifique sur l’accueil des personnes âgées. Cette formation pourrait également sensibiliser au repérage des fragilités.

Les personnes âgées veulent massivement vieillir à domicile. Un parcours résidentiel est la possibilité pour elles de changer de type de logement ou d’adapter leur habitat en fonction de l’évolution de leur situation (santé, mobilité, isolement, ressources), en ayant des propositions de « chez soi » sans rupture sociale, ni perte de repères. Sa construction peut reposer sur une approche multi-dimensionnelle :

#9- Soutenir l’adaptation des logements :

en soutenant la rénovation et l’adaptation des logements, en renforçant la communication et les modalités d’accès à MaPrimeAdapt4, en formant les bailleurs sociaux à l’adaptation au vieillissement des locataires ;

#10- Développer des solutions de logements alternatifs et intermédiaires,

qui promeuvent une approche domiciliaire en proximité des bassins de vie, afin de permettre aux personnes âgées de pouvoir déménager en restant dans un environnement familier sans sentiment de déracinement ;

#11- Promouvoir le développement de l’habitat partagé (habitat inclusif, habitat participatif, colocations séniors ou intergénérationnelles) :

c’est l’une des réponses au vieillissement de la population, à l’augmentation des situations d’isolement et à la volonté de vieillir à domicile, en combinant autonomie, solidarité et qualité de vie. Le soutien à ces initiatives passe par le renforcement des aides à l’ingénierie de projets, en simplifiant les démarches foncières et administratives, un accompagnement fin des porteurs de projet et une amélioration de la communication pour faire connaître ces solutions et en faciliter l’essaimage ;

#12- Amplifier la rénovation des résidences autonomie et des EHPAD

afin qu’ils correspondent au mieux aux souhaits et aux besoins de leurs habitants;

#13- Faciliter les transitions résidentielles :

en s’appuyant sur le nouveau Service public départemental à l’autonomie (SPDA).

Selon une enquête du Défenseur des droits de 2024, moins d’une personne (de tous âges) sur deux parvient à effectuer ses démarches administratives en ligne sans aide. Selon le Baromètre 2025 des Petits Frères des Pauvres, 5 millions de personnes âgées au moins, restent à l’écart du numérique, sans jamais utiliser Internet.

#14- Favoriser l’inclusion numérique pour toutes et tous :

il est important de répondre à plusieurs niveaux de besoins. D’abord, faciliter la prise en main et accompagner les usages : le recensement des acteurs de proximité et la mise en place de missions d’ambassadeurs digitaux (bénévoles ou jeunes en service civique, par exemple) peuvent constituer une réponse pertinente. Optimiser sa maîtrise du numérique ne doit pas avoir pour unique objectif la capacité à accomplir des actes administratifs : le numérique offre de nombreuses possibilités dont le maintien du lien social.

#15- Proposer systématiquement une solution alternative au numérique :

diversifier les supports pour délivrer la même information permet d’optimiser les chances que celle-ci atteigne sa cible. Poster un message sur plusieurs réseaux à la fois, à des heures clé en fonction de la cible, maximisera son impact. Pour autant, la communication imprimée ne doit pas disparaître. Élaborer, par exemple, un fichier des personnes qui, au vu de leur âge ou d’une incapacité, ont besoin d’un support papier permettra de gagner en efficacité.

#16- Inclure la lutte contre l’isolement social dans la politique locale de prévention en santé :

l’isolement social ayant un impact très défavorable sur la santé des personnes âgées, il faudra mobiliser la communauté de santé autour de sa réduction. Et ce d’autant plus que médecins, professionnels paramédicaux et intervenants des services d’autonomie à domicile représentent parfois le seul lien d’une personne avec le monde extérieur. Plusieurs moyens de dialogue et de mobilisation se présentent aux élus : sensibiliser les professionnels de santé au problème de l’isolement social, les inclure dans la procédure de signalement éventuellement mise en place, ou encore les outiller pour qu’ils puissent orienter leurs patients. Des outils existent pour structurer cette démarche, comme les ateliers santé-ville. Au quotidien, plus les liens seront étroits pour alimenter le fichier des personnes vulnérables (dont les villes ont la responsabilité), alerter le CCAS sur les situations sociales difficiles, etc., plus la lutte sera efficace contre l’isolement social et contribuera à améliorer l’état de santé général de la population.

#17- Développer une offre de sport adapté :

si l’activité physique adaptée peut paraître un domaine réservé au monde médical et paramédical, les communes ont un rôle décisif à jouer. L’équipement sportif est déjà un premier point de progrès possible. Les équipements en plein air ne sont pas tous adéquats : il faut s’assurer que c’est bien le cas et, le cas échéant, prévoir l’installation d’agrès de motricité, par exemple.

Nous recommandons aussi de sensibiliser les éducateurs sportifs territoriaux à l’activité physique adaptée. Des acteurs associatifs reconnus peuvent apporter leur aide. Et pour accroître la lisibilité de l’offre, une partie « sport seniors » peut être réservée dans les publications municipales telles que le guide des associations généralement distribué lors des forums de rentrée. En lien avec la communauté locale de professionnels de santé, il est possible d’inscrire sa commune dans le dispositif « Sport sur ordonnance » en prévoyant notamment des aides à la prise en charge via le CCAS.

Et si une collectivité peut envisager ce type de solution, elle peut aller jusqu’à la création d’une Maison Sport-Santé, un dispositif monté conjointement par les ministères des Sports et de la Santé. Il en existe plus de 500 à ce jour.

Ajoutez votre titre ici

Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit. Ut elit tellus, luctus nec ullamcorper mattis, pulvinar dapibus leo.

Partager cet article
A propos de l’auteur
Image de Rodin Munganga
Rodin Munganga

Consulter d'autres actualités

opération cartes postale du cœur 2025 petits frères des pauvres

Vos messages ont réchauffé des milliers de cœurs

Cet été, vous avez fait sourire des milliers de personnes âgées isolées. Grâce à l’Opération «...
Vente solidaire Lille 2025 petits frères des pauvres

Grande vente solidaire de Lille : 225 500 € collectés pour les personnes âgées isolées

Les 25 et 26 octobre, la Grande vente solidaire des Petits Frères des Pauvres a fait...
grandes étapes de succession notaire legs association petits frères des pauvres

Succession : comprendre les grandes étapes pour hériter sereinement

Lorsqu'une personne décède, la transmission de son patrimoine, appelée succession, s'enclenche. Ce processus, strictement encadré par...

Faire un don