Pourquoi l’entrée officielle du mot « supercentenaire » dans le Larousse en dit long sur notre société

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Chaque année, le Petit Larousse accueille de nouveaux mots qui racontent l’air du temps. Parmi les “food-trucks”, “dramédies” et autres “autophobes”, un terme attire notre attention : “supercentenaire”. Une reconnaissance linguistique qui révèle une réalité démographique et sociologique : nos sociétés vieillissent et le risque d’isolement des personnes âgées augmente.

Un mot nouveau pour un phénomène bien installé

En avril 2025, le Petit Larousse a accueilli de nouveaux mots, reflets de notre société en constante évolution. L’entrée dans le dictionnaire du mot supercentenaire : « une personne ayant atteint ou dépassé l’âge de 110 ans », n’est pas qu’une curiosité lexicale. Elle traduit une évolution profonde : jamais dans l’histoire, autant d’êtres humains n’avaient atteint un âge si avancé.

En France, le nombre de centenaires a été multiplié par trente en 50 ans. Au 1er janvier 2024, on en comptait plus de 31 000, et les projections de l’Insee annoncent 200 000 centenaires d’ici 2070. Ce vieillissement de la population s’accompagne de nombreux enjeux dont l’isolement social des aînés, combat de l’association Petits Frères des Pauvres depuis 80 ans.

« Déléguer le lien social à une IA ou remplacer les commerces de proximité par des casiers automatiques, est-ce cela le progrès ? » Yann Lasnier, Délégué Général – Petits Frères des Pauvres

Une transition démographique aux enjeux immenses

Les chercheurs de l’INED le confirment : jamais la probabilité d’atteindre 100 ans n’a été aussi élevée. Alors que seuls 0,02 % des Français nés en 1850 devenaient centenaires, ce chiffre atteint 2 % pour la génération 1920.

Mais derrière la bonne nouvelle se cache une alerte : comme nous vivons plus longtemps, comment garantir que ces années supplémentaires soient synonymes de lien social, de santé mentale et de dignité ? Une autre façon de parler du « bien-vieillir » qui lui aussi vient de faire son entrée dans le Petit Robert.

A cette question, fleurissent ici et là des réponses qui interrogent comme le rappelle le Délégué Général des Petits Frères des Pauvres : « Déléguer le lien social à une IA ou remplacer les commerces de proximité par des casiers automatiques, est-ce cela le progrès ? L’enjeu central reste bien de préserver des solutions humaines, interactives et joyeuses. » Yann LASNIER

Derrière les chiffres, des vies, des émotions, des solitudes

Vivre plus longtemps, c’est une chance, mais cela ne garantit pas une vie épanouie. À 80, 90 ou 100 ans, la solitude reste une épreuve quotidienne. Les témoignages que reçoivent nos bénévoles en disent long :
  • « Lorsqu’on est une personne âgée, on nous classe, on nous écarte de la société. » Lucile, 90 ans
  • « La première chose que je fais est d’allumer la télévision pour avoir un son, un bruit pour ne pas me retrouver dans un vide sonore. » Daniel, 77 ans

Ces mots disent la même chose : sans lien social, la longévité perd son sens.

Agir ensemble : rejoignez le combat des Petits Frères des Pauvres

Face à ce défi de société, nous avons tous un rôle à jouer. Vous aussi, vous pouvez agir concrètement pour lutter contre l’isolement des personnes âgées :

  • Devenez bénévole et offrez de votre temps pour rendre visite à une personne isolée.
  • Faites un don pour soutenir nos actions et nous permettre d’accompagner toujours plus de personnes.

Ensemble, tissons des liens, brisons l’isolement, et construisons une société plus humaine et solidaire.

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Rodin Munganga

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