« Depuis quelque temps, on a décidé qu’on me ferait ma toilette. J’ai dit non, tant que je peux, je ferai ma toilette toute seule. », s’exclamait Édmonde, 98 ans, dans notre Baromètre Solitude et Isolement en 2022 tandis que Marc, 60 ans, affirmait : « J’ai dit à mes enfants de ne plus venir me voir. Je ne veux pas qu’ils se dérangent pour moi. Ils habitent loin, c’est compliqué pour eux et je leur dis souvent qu’ils n’ont pas à supporter mes conneries. Je ne veux pas leur imposer des choses. ».
La relation tissée avec une personne âgée peut amener chacun d’entre nous à être témoin de l’évolution de sa situation et, naturellement, proposer des aides, des solutions pour améliorer un état qui nous inquiète voire nous alarme.
Lorsqu’on vieillit et que l’on perd la capacité à gérer par soi-même son quotidien (faire ses courses, repas, tâches ménagères et administratives ou encore se déplacer, prendre soin de soi…) , qu’on risque les chutes… poursuivre son quotidien sans aide peut sembler difficile. Pour autant accepter de l’aide est loin d’être une évidence. Les proches, familles, bénévoles ou voisins se retrouvent alors souvent pris dans « une tension insoluble » : constater des besoins, être sollicités pour y remédier et se heurter à un refus d’aide.
Pour quelles raisons une personne âgée peut-elle refuser toute aide ?
Avant d’entrer en « conflit/bras de fer » ou de prendre des décisions hâtives, il est nécessaire de s’interroger sur les causes du refus d’aide formulé par une personne âgée, à un moment donné. Est-ce la relation d’aide qu’elle remet en cause ? À quoi précisément s’oppose-t-elle ? À la forme de l’aide ou à celui qui vient la lui apporter ? Est-ce que la mise en œuvre de l’aide est trop précipitée ? Est-ce que la personne a pu s’exprimer sur les modalités de mise en place ?
La dépendance, l’annonce d’une maladie ou tout autres changements qui modifient son « quotidien, sa routine ou ses habitudes » sont des moments difficiles et les personnes concernées peuvent se sentir découragées, fatiguées voire coupables (ont l’impression d’être un poids) ou désarçonnées face à l’ampleur des démarches et des bouleversements à venir.
Attention aussi à ne pas confondre refus d’aide avec refus des solutions proposées. En d’autres termes, une personne âgée peut repousser les options présentées (parce qu’elles ne conviennent pas, sont trop abruptes…) mais ne se ferme pas à toute forme d’aide et pour toujours.
Que faire quand une personne âgée ne veut pas d'aide : que dit la législation ?
Refus d'aide d'une personne âgée : comment réagir ?
En cas de refus d’aide d’une personne âgée, il faut d’abord essayer de faire objectivement le point sur sa situation.
- Si l’aîné estime rencontrer une difficulté, pense-t-il avoir besoin de l’autre pour la surmonter ? On peut avoir une difficulté mais ne pas vouloir mobiliser l’aide d’autrui ou celle des pouvoirs publics.
- Son mode de vie présente-t-il un risque pour la personne âgée et lequel ? La personne est-elle en capacité de discerner ce risque, de vivre avec ?