Le quotidien régional Midi Libre daté du 17 mai s’intéresse aux petits frères de Sète qui accompagnent Alain, le SBF – sur bateau fixe -, sorte de Robinson qui vit à l’année sur un bateau délabré.Discrets, si discrets qu’ils se cachent mê:rne. Honte, fierté ou peur… . Ce n’est que le soir, quand les terriens se calment qu’eux ouvrent leur dunette, un capot ou une trinquette … » Gérard Gimeno, coordinateur sétois des pet:its frères des Pauvres, les a baptisés les SBF : les sur bateau fixe . Et c’est entre autres vers Alain, son protégé , qu’il est allé. Frêle marin de 62 ans depuis le 8 mai dernier.A bord du Picpoul, un voilier de 7 mètres retapé au petit bonheur la chance, Alain tasse sa vie depuis «quelques années déjà». Sous moins d’un mètre, il a appris à plier son corps, à ramper de la couchette au coin cuisine, entre un poste radio et un chauffage défectueux. Un quotidien à fleur d’eau, paradoxalement encapsulé sous les voiles. «Ça peut paraître bizarre, mais c’est un choix. Comme quelque chose d’inné, auquel tu réfléchis pas vraiment. Il doit y avoir une gêne … Je tiens ça de mon père et de mon grand-père certainement. »Pudique sur son parcours de vie, jamais plaintif, Alain parle de son bateau comme d’un «espace de liberté dans lequel on se coupe des soucis de la terre. » Une rupture volontaire qui va de pair avec une carte vitale à bout de souffle, une retraite jamais réclamée … et de grands rêves de traversée. «Pour l’instant ça va. Je vais dire que c’est un peu par fierté ou quelque chose qui ressemble à ça que j’essaie de m’en sortir tout seul.» Choix de vie? Philosophie du large et de la marge? Gérard Gimeno parle avec respect d’un «certain art de vivre» tout en souhaitant que son protégé «sorte de sa solitude, qu’il ne s’enterre pas en mer, qu’il ouvre ses hublots … »À Noël dernier, les petits frères des Pauvres ont invité Alain au cabaret. «J’y repense tous les jours … Ça faisait des années que je n’avais pas.dansé! » Cet été, c’est dans un château, propriété de l’association à but humanitaire, qu’Alain prendra ses vacances. «Un rêve de gamin incroyable. Ça va me faire bizarre de dormir dans une maison, ça bouge pas … Je vais me régaler. » . Sur le quai du Pavois d’or, Alain est là. Toujours là. Et personne ne le voit. «Les gens n’osent pas me parler … Alors, ils passent. » La Martinique, les convoyages de bateaux, les coups de mer, les frayeurs au Cap Creus. D’une touchante richesse, les récits d’aventure d’Alain suprennent … Et interrogent. Sur le sens de la vie. Sur nous-mêmes.SC | le Midi Libre | 17 mai 2012
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