Le projet d’organiser des ateliers photos est parti d’une rencontre entre Ljubisa Danilovic et les résidants d’une pension de famille de la fondation Abbé Pierre à l’occasion d’un reportage. Et l’idée a abouti à la conduite de plusieurs ateliers dont l’objectif est de produire, non pas des clichés « sur », mais des photos réalisées « par » les résidents.Depuis plus d’un an Ljubisa anime des stages dans différentes pensions de famille et chacun d’eux est suivi de la publication d’un livre qui retrace en image le chemin parcouru.Des regards croisés …Et ce qui se passe lors de ces 4 jours est prodigieux : des résidents volontaires vivent à travers l’objectif d’un appareil photo ; encadrés par Ljubisa, qui les introduit à la notion de « langage photographique » et aux bases techniques.L’objectif est de laisser le choix de leur thème aux participants, et le regard avec lequel ils souhaitent l’aborder. Capter une scène, c’est déjà s’approprier un quotidien. Le regard des résidants se tourne alors vers les choses qui sont importantes pour eux …. les thèmes choisis entrent en résonance avec un parcours de vie. « Ce qui compte, c’est le chemin parcouru » nous dit Ljubisa Danilovic, à partir d’un constat : « Certaines personnes sont verrouillées dans la parole, elles peuvent s’exprimer par l’image ». Et Ljubisa sait créer une relation de confiance qui autorise et libère l’expression.Aleks Wasieczko, responsable de la pension de famille rue de la Chine est enthousiaste : « Ljubisa, le photographe, fait un peu partie de l’équipe. Il nous a présenté son projet voilà presque un an. Depuis, il est passé à la maison à plusieurs reprises pour mûrir le stage que nous comptions organiser chez nous, discuter le coup, rencontrer les locataires, voir, humer, aimer. Ljubisa prend son temps. »… pour découvrir l’invisibleArmelle de Guibert, directrice de la Fraternité Paris Saint-Maur, établissement qui accompagne spécifiquement des personnes fragilisées par une vie précaire, est immédiatement séduite par le projet et accepte de le soutenir financièrement.« Permettre au personnes de donner à voir leur vision du monde, leur sensibilité et donc leurs savoirs plutôt que de montrer le regard de photographes sur eux, est un concept auquel j’ai totalement adhéré» explique-t-elle. « Donner aux personnes accompagnées les moyens de se rendre visibles par autre chose que la compassion, la pitié ou parfois le rejet qu’ils peuvent susciter me semble primordial pour affirmer leur humanité et leur reconnaître des talents qu’ils n’ont pas forcément eu l’occasion d’utiliser et donc de montrer ».L’édition d’un livre, un vernissage et une exposition itinérante suivront.
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