La synergie des Fraternités Paris Ouest et Paris Sud ont permis d’offrir à leurs vieux amis un repas festif dans une ambiance bon enfant. Une initiative solidaire très attendue chaque année qui doit beaucoup au dévouement des quelques 87 bénévoles présents, qui n’ont pas passé ce jour de fête en famille, par choix, mais avec les pauvres et les isolés qui survivent sous le seuil de pauvreté avec moins de 900 euros par mois.Niché dans un coin de verdure, un vaste chalet de bois blanc lové sur un îlot de charme abrite les hôtes qui arrivent en minibus, accompagnés à l’intérieur par une équipe de bénévoles retraités, actifs et étudiants, aux petits soins. L’organisation impeccable permet de ne pas patienter par un froid polaire. Délestés des manteaux, dirigés vers des tables de sept à dix convives, tous ont les yeux pétillants. «Ce n’est pas ma cabane au Canada, confie Renée*, 78 ans, mais ça y ressemble avec le lac, les arbres, les oies. Il manque les montagnes enneigées.» Berthe*, 82 ans, admire les joggeurs qui dérouillent leurs muscles, les barques vides qui gitent à la surface du miroir scintillant : « C’est beau ! » murmure-t-elle.Après le saumon fumé à l’aneth, suivi de la souris d’agneau et avant d’entamer l’omelette norvégienne, les langues se délient, entraînées par l’orchestre qui réchauffe le cœur des invités. Fugain et sa romance d’aujourd’hui, Brassens et ses copains d’abord, Aznavour et son pays des merveilles font naître un soupir d’aise chez Bérangère*, 21 ans : «Timide ou extraverti, tout le monde trouve son bonheur ici », lance-t-elle, tandis que Sophie*, la quarantaine sportive, ajoute : « C’est très égoïste comme une drogue douce, je ne peux plus m’en passer, pourquoi n’ai-je pas fait ça plus tôt ? Il y a tous les âges, tous les handicaps, on n’a plus de complexe, c’est pour cela que je me sens bien. » Albertine*, 87 ans « avait sommeil en arrivant. L’ambiance, les autres, j’en oublie ma solitude abyssale ».Tandis que Denise*, ex danseuse, exécute un madison sur les scoubidous de Sacha Distel, une farandole réunit soixante personnes en une longue chenille entre les tables avant de porter un toast au champagne. Anne-Marie Moriquand, présidente de la Frat’ Ouest, « est détendue et loue la logistique impeccable. » Béatrice de Tressan, présidente de la Frat’ Sud, souligne « les valeurs d’amitié et de fraternité qui nous rassemblent dans ce beau moment de partage multi générationnel ».Ils se souviendront longtemps de leur Noël 2011. « On a passé un moment magique, résume Germaine*, 97 ans. Si je suis encore de ce monde, je reviendrai l’an prochain, j’aurai au moins terminé ma vie sur une belle impression de mes contemporains.»Catherine Bretécher*Les prénoms ont été changés.
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