La préparation est toujours aussi simple et il suffit de se laisser embarquer vers la personne à rencontrer, la magie de Noël fait le reste.Cette année encore je rendais visite à un très jeune retraité.Passent quelques longues minutes entre mon appel à la porte, les grognements qui s’ensuivent et le face à face enfin avec Jean-Marc. J’ai une manière d’engager la discussion qui fait un peu VRP — je m’en rends compte après coup — mais ça marche ! La mise en relation préalable avait été parasitée par le dysfonctionnement de son téléphone et il s’était couché avec l’idée que je ne passerais pas et qu’il valait mieux s’endormir en attendant paisiblement un lendemain sans surprise. Il fallait donc débarquer comme le type à mallette qui vous annonce le million de la loterie nationale. Pour faire bling-bling moi aussi j’avais mis la cravate et les pompes qui brillent. L’effet premier fut le rire du genre « Qu’est-ce que c’est que ce pinpin ? » puis une chaleureuse invitation à entrer qu’il faut deviner derrière le « p… je pensais plus ! » l’indice étant les yeux qui brillent fort.La réalisation de la promesse de la visite déclenche une réelle émotion. C’est vrai pour tout le monde mais en l’occurrence il s’agit là de deux inconnus. Entre nous le sac rouge des PFP remplis de présents qui n’ont de raison d’être que l’engagement fidèle de cette association pour les personnes de plus de cinquante ans vivant seules. Dans cet univers clos entre quatre murs crépis peut-être par un ours, l’homme résiste par amour pour ses filles, par l’amitié qu’il garde pour son ex-femme, par la picole partagée avec un ami qui est toujours plus chantante que celle que l’on achève seul, par les deux chinchillas qui sont des signes d’amour de caractère secondaire mais bien vivants. Le dialogue est vraiment fraternel et drôle. De toute façon un type marié quatre fois a forcément des histoires infinies à raconter et des répliques à la Audiard.Arrive un ami et voisin, Philippe, armé d’un poulet et d’une bouteille à sabrer. Il chemine dans la vie en compagnon, c’est-à-dire comme « celui qui partage le pain » avec Jean-Marc. Si la joie de Noël masque quelques réalités quotidiennes, elle révèle en revanche la meilleure part de la fraternité, celle qui empêche de devenir des « âmes froides. »Je me retire avant le repas et promets de chanter Adeste Fideles en pensant à eux au cours de la veillée de Noël à la cathédrale de Toulon. On m’avait dit « pas de chocolat avant le chant car il se colle aux cordes mais en revanche un petit blanc pour la voix » : Là, j’étais prêt !Dominique – Toulon
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