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Depuis cette année, des bénévoles accompagnent des personnes en grande précarité à la Maison Goudouli

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Goudouli, c’est le nom d’un poète occitan et d’une rue de Toulouse. En quelques mois, c’est aussi devenu le nom d’un lieu, occupé par des travailleurs sociaux et des squatteurs confrontés à une situation d’urgence : mettre à l’abri des grands précaires, de plus en plus nombreux à mourir dans la rue.

La maison Goudouli a pour but d’accueillir, de loger et d’accompagner des personnes sans-domicile fixe en très grande précarité et en danger, du fait de leur handicap physique, psychique ou de leur maladie. L’objectif est aussi de travailler la demande avec eux, d’améliorer leur bien-être, leur mieux-être.Gérée par une association loi 1901, la dynamique du lieu repose sur la participation de tous, bénévoles, salariés militants et résidents. Des règles de vie permettent au public concerné de s’y sentir à l’aise : lieu à taille humaine (une vingtaine de personnes accueillies), lieu ouvert 24h/24h et animé par 9 travailleurs sociaux, aucune limitation de durée, aller-retour avec la rue possible, chambres pour deux à trois personnes en contrepartie d’une petite participation financière.A côté de la prise en charge médico-sociale des résidents, assurée par des professionnels, les petits frères des Pauvres ont été sollicités pour accompagner relationnellement des personnes qui s’ennuient à longueur de journée. Quatre bénévoles (deux binômes) rendent visite chaque semaine à quatre résidents.Une bénévole témoigne : « Je pense qu’avant tout c’est notre regard qui fait la différence, qui trie, qui exclue, par peur de cet autre qui nous agresse par sa souffrance à fleur de peau.  Il n’y a rien à faire, ce tremblement de terre qu’ils portent en eux nous secoue ! Et heureusement ! Il faut faire avec l’alcool, les odeurs, les mensonges, les oublis, les souvenirs arrangés… C’est un apprentissage : je ne suis pas là pour résoudre ses problèmes. Je suis là pour lui, je lui fais sentir qu’il compte pour moi, que j’aime partager avec lui. Une petite promenade, il aime parler de son passé, nous allons au café, nous échangeons. Je sens qu’il se détend, qu’il a confiance, il se montre même joyeux. Il me raccompagne jusqu’à ma voiture. Le RDV suivant est déjà pris. Il sait que je reviendrai. S’il n’est pas là, je reviendrai la semaine suivante. Il peut compter sur ma visite ».En s’appuyant sur l’expérience de bénévoles et salariés des petits frères des Pauvres parisiens qui œuvrent depuis plus de 20 ans auprès des personnes à la rue, mais aussi sur un programme de formation adapté, les bénévoles toulousains apprennent à accompagner individuellement les personnes en grande précarité… Ils conservent les principes communs à tout aîné accompagné par notre association, quel que soit son domicile (privé, EHPAD, USLD, hôpital, foyer de vieux migrants… ou maison Goudouli).Accompagner est un mode de relation à l’autre inscrit dans la durée. C’est prendre le temps de l’écoute, celui de redonner envie,  le temps de la reconnaissance, c’est donner l’occasion de s’exprimer. 

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Audrey Achekian
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