« Nous sommes aujourd’hui 52 bénévoles répartis sur 3 plateformes téléphoniques (Paris, Lyon et Nantes) qui nous relayons pour être à l’écoute tous les après-midis de 15h à 18h. La pratique de cette écoute repose sur des valeurs et des fondamentaux définis dans un référentiel reconnu par tous les écoutants :écouter, être écouté encourage à parler et peut-être à s’entendre soi-même ;partager, instaurer une relation fraternelle ; accueillir le récit de vie de la personne, ses émotions ;reconnaître la personne dans son sentiment de solitude, ses souffrances (solitude, vieillesse, maladie, handicap), son isolement relationnel (famille, voisinage), les ruptures qu’elle a subies (deuil, séparation) ;soulager, alléger en parlant.Je suis moi-même bénévole depuis 2008. J’ai été motivée par la qualité humaine, relationnelle et fraternelle de l’association. Quand vient le temps de la retraite, il est important de faire des choix qui font sens dans notre vie et dans notre société. Penser aux autres, donner de son temps, c’est vivre un peu mieux sa condition d’homme ou de femme, c’est se mettre au diapason de la société et s’enrichir de l’autre.Choisir d’être bénévole, c’est proposer d’aider, très modestement. Loin d’être des professionnels, nous entrons dans un processus de formation et de changement. Des formations assurées par des psychologues, des échanges et observations avec des bénévoles déjà aguerris, des groupes de parole nous permettent d’ « apprendre le métier » : l’écoute, la relation et la communication, la souffrance mais aussi notre propre ressenti, nos difficultés, nos incompréhensions, et surtout nos limites.Dans les équipes et les groupes de formation, les échanges sont un creuset pour avancer, et je réalise que, au fil des années, des heures et des heures d’écoute, ma présence « se bonifie ». Les échanges sont plus faciles, même si, très souvent, les appels révèlent une grande souffrance ou une grande détresse et que nous avons souvent l’impression d’avancer sur un fil.Sans prétention aucune, je confesse que certaines conversations me remplissent de plaisir : quand la parole devient plus légère, la voix plus claire, que l’on ressent que la personne retrouve un peu de calme. Ce « mieux » est toujours très précaire, mais nous savons que ces appels permettent à tant de personnes de « tenir », de ne pas sombrer dans le désespoir. Et dans ces cas-là, on se dit tous que l’on n’est pas venu pour rien et que le lendemain, ces mêmes personnes trouveront quelqu’un d’autre au bout du fil de Solitud’Ecoute. La reconnaissance, souvent exprimée, des appelants, leurs remerciements, sont un encouragement précieux. »Propos recueillis par Rawnat M. C., bénévole en communicationà la Fraternité de Lyon
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