Dès la mi-octobre, les messages affluent sur la boîte vocale et la messagerie pour atteindre leur paroxysme en décembre. Est-ce la communication ? Est-ce qu’à l’approche de Noël, certains désirent venir en aide à leur prochain ? Est-ce tout simplement que l’approche des fêtes accentue le sentiment de solitude et d’exclusion ? Tous ces messages ont étés entendus et ont reçu une réponse. Il est utile de rappeler que l’action de Noël , ainsi d’ailleurs que celle des vacances s’inscrit dans le caritatif et l’humanitaire . Elle s’adresse prioritairement aux personnes que nous accompagnons. Des personnes qui , pour diverses raisons , n’ont pas la possibilité de fêter Noël ou partir quelques jours en vacances se changer les idées sans notre aide . Il m’apparaît intéressant de relayer le témoignage d’un internaute, appelons-le Hugues, ayant participé à notre action de Noël 2010. René Stefani, président à Mazamet Noël ! Cela fait des années que je supporte mal la frénésie du grand déballage hivernal et je vois arriver avec angoisse, cette fête vidée de tout sens autre que commercial. Et puis surtout, j’ai le goût amer de la mauvaise conscience, qui finit par interdire la digestion d’un réveillon, lui aussi dénué de sens. Réagir ! Faire quelque chose pour retrouver au moins un peu de sens. Oui, mais faire quoi ? Je me souviens d’un Noël d’il y a longtemps, pour lequel un de mes cousins m’avait enrôlé avec d’autres étudiants, dans une distribution de repas de Noël à des personnes âgées. Qui organisait ça déjà ? Ah oui ! Les petits frères des Pauvres. Trois clics de souris plus tard, je me retrouve sur leur site. Ils ont besoin de bénévoles ! Ca tombe bien, je le suis. Ou plutôt nous le sommes, puisque ma compagne a décidé de m’accompagner. J’obtiens par téléphone un rendez-vous avec le responsable de Mazamet . Ma candidature ne suscite pas un enthousiasme débordant. Alors j’explique mes motivations ( voir plus haut), en précisant comment nous pourrions nous rendre utiles. Servir le repas, par exemple ? Non merci, il y a des jeunes qui seront là pour ça. J’ai une grande voiture pour transporter des personnes. Oui, bof… Et puis aussi, je suis photographe à mes heures. Ah, là je marque un point ! Et je me retrouve bombardé photographe officiel de la soirée ! Le vingt-quatre décembre, nous nous retrouvons donc dans le réfectoire de l’Ecole Jeanne d’Arc. Les tables sont dressées, décorées. Plusieurs personnes s’affairent dans la cuisine adjacente. Après la messe célèbrée dans la chapelle de l’établissement, les convives arrivent, seuls ou par petits groupes. Après quelques mots de bienvenue prononcés par René, ils s’installent pour l’apéritif. En faisant mes photos, je suis frappé par le regard de ces personnes maintenant installées, le verre à la main La plupart ont le regard perdu. Vide parfois.Puis le repas commence, ponctué par les chansons et les airs d’accordéon d’un (excellent) musicien. Alors l’ambiance change, les conversations s’animent. Et tous les regards s’allument hormis chez trois ou quatre personnes dont le regard reste vide .Si elles ne sont pas là, où sont-elles ? Je tente en vain de faire sourire un homme à l’air encore plus absent que les autres, en lui montrant les photos que je viens de faire. Mais il reste absent. Le repas se poursuit, entrecoupé de danses et de chansons. Les Scouts qui assurent le service ont la joie contagieuse.La soirée s’achève avec le tirage de la tombola participative et le Père Noël distribuant les cadeaux. Les personnes que nous raccompagnons en voiture, sont heureuses de leur soirée. Tant mieux, mais que durera ce petit bonheur. Avant que la solitude les anesthésie à nouveau ? Je n’en sais rien. Peu de temps sans doute. Mais un peu de lumière, un peu de chaleur, aussi fugaces soient-elles , c’est déjà de la lumière et de la chaleur. Et ce soir là, il y avait de la lumière et de la chaleur .Hugues
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