Aujourd’hui, dans une société où tout va si vite, où la mondialisation ne fait vivre que les populations actives et où le « soi » est au centre de tout, les relations solidaires qui naissent d’une action caritative ou bénévole sont un brin d’air, une brise légère qui fait respirer ceux qui ne sont pas dans cette bulle hyperactive de marche vers le progrès et l’avenir.Les retraités, les étrangers, les personnes issues de milieux défavorisés… C’est alors notre rôle, celui des bénévoles et des volontaires de favoriser leur participation à la vie sociale, culturelle ou sportive et de les aider à créer ce lien qui manque tant et qui crée souvent la solitude.La solitude… Ce mal qui touche près de 4 personnes sur 10 en France dont près de 65% de personnes âgées. Alors pour moi, étudiante en sociologie, ce choix de faire partie d’une association luttant contre l’isolement et la solitude a été évident, logique.En tant qu’étudiante je n’ai pas de salaire fixe, alors faire des dons à des assoc’ dans la rue ou participer à des collectes de fonds c’est difficile ; mais j’ai du temps, beaucoup de temps même ! Pendant les vacances, les week-ends ou quelques heures par semaine je peux me consacrer à des actions de solidarité.C’est ainsi que j’ai découvert l’association des petits frères des Pauvres dans laquelle je suis bénévole depuis maintenant 3 ans. À Noël 2012, une grande campagne avait été lancée pour trouver des bénévoles volontaires pour passer un Noël agréable et chaleureux avec des personnes âgées, retraitées et seules pour les fêtes.Motivée et curieuse, je pensais passer un moment simple et calme pour le 25 au soir… Quelle erreur ! Je suis entrée dans un endroit chaud, jovial et dynamique ! Chaque conversation y allait bon train, entre rires, anecdotes et coupes de champagne il était même parfois difficile de distinguer les bénévoles des personnes âgées. Alors timidement je me suis approchée de cette grande dame souriante et je lui ai dit « Mais Madame, d’où tenez-vous toute cette énergie ? » « Ma petite, je vais sur mes 95 ans et ce qui me donne toute cette énergie, ce sont les projets ! Quoi qu’il arrive, il faut toujours avoir des projets, qu’ils soient petits ou gros ! C’est ce qui te fais avancer, souviens t’en. » C’est, je crois, la plus simple et la plus vraie leçon de vie à retenir.C’est là que j’ai compris que je n’allais pas faire que donner pendant ce bénévolat, mais que j’allais aussi recevoir et apprendre. C’est dans cette mutualité et dans cet échange réciproque que résident les bienfaits et les joies des relations intergénérationnelles : on apprend de l’autre autant qu’on lui apporte et on comprend son histoire autant qu’il prend plaisir à nous la raconter.Cette interactivité est sacrée, elle nous fait prendre conscience de combien le passé de nos grands-parents est précieux et en nous la transmettant, elle nous charge ainsi d’un devoir de mémoire que doivent les nouvelles générations aux précédentes.Malheureusement, le passé n’est plus à la mode. Alors souvent on passe à côté, on les oublie, et ces histoires racontées avec tant de ferveur autour d’un thé ou sur le canapé de leur salon deviennent désuètes.Je suis heureuse de faire partie de ceux qui auront eu la chance de les entendre et de créer avec eux des liens d’exception. J’ai rencontré, pendant mon bénévolat, des personnes extraordinaires qui m’ont donné un autre point de vue, m’ont parfois ouvert l’esprit et déconstruit mes préjugés. J’ai eu l’opportunité de les accompagner, au théâtre, au cinéma, au restaurant, ou tout simplement au marché ou à la poste. Pour ça, elles m’ont maintes fois remerciée et exprimé combien notre compagnie était importante.Mais aujourd’hui c’est moi qui aimerais les remercier à travers ce témoignage : merci à eux, à ces solitaires qui m’auront émue et amusée, merci pour votre sourire et toute l’humanité que vous avez, celle qui se doit d’être partagée.Tendrement, Frédérique.Présents à travers plus de 200 équipes en France, les petits frères des Pauvres recherchent des bénévoles pour accompagner régulièrement des personnes âgées isolées, en situation de précarité ou malades. > Je recherche une mission de bénévolat height= 46 src= http://www.petitsfreres.asso.fr/mediastore/fckEditor/image/visuels-benevolat/mission-benevolat.gif width= 292 />
12 décembre 2024
Louise, 88 ans : « J’ai connu les Petits Frères des Pauvres parce que j’étais seule à Noël »
Lire le temoignage26 juillet 2024
Laurence, bénévole : « Chaque intervention me donne un réel bonheur d’avoir pu aider à ma façon »
Lire le temoignage