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Michel Dié, dépanneur bénévole

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Ce sexagénaire à l'allure d'Aristide Bruant s'active sans esbroufe comme dépanneur bénévole chez les petits frères des Pauvres.Réparer, transporter, déménager, il s'organise à la demande.Portrait de Michel Dié, homme-orchestre.

Aide à la sortie de l’hébergement transitoire d’Eugène Carrière : le déménagement de GalinaLa dizaine de cartons entassés dans le mini bus garé devant l’hôtel social Eugène Carrière* retient mon regard. Ce matin-là, Michel, feutre à large bord, écharpe écarlate et vareuse noire n’est pas loin. Avec Manuel et José, il déménage Galina** qui a empaqueté plusieurs kilos de robes de gala, sacs et chaussures pour les stocker dans un local loué rue des Poissonniers, à l’est du 18e arrondissement.Cette ancienne soprano lyrique bulgare de soixante-quinze ans souffre « d’un grave problème d’accumulation, ne jette rien et garde tout » m’explique Béatrice Locatelli, responsable de l’implantation 18e.Il y a quelques jours, Galina contacte Michel pour qu’il transfère des colis dans son box. Emmanuel, le Coordinateur de développement social qui l’accompagne dans son parcours logement, averti de sa démarche, s’en félicitait ». Il alterne les allers et retours, paquets dans les bras pour remplir la camionnette, tandis que Galina chante a cappella une mélodie russe tout en pistant son sac à main dans une marée de frusques. Installé dans l’habitacle, Michel vérifie notre destination, attentif à Galina. Une fois le code d’accès récupéré auprès du gardien du local, il entame un ballet de virages dans les couloirs et localise le garde-meuble. Galina souligne «ses 20 kg de trop d’où ses fringues immettables». Michel ouvre le volet d’accès, change la serrure à barillet, sermonne avec humour Galina qui a confié clef et numéro à une personne douteuse : «Attention Galina ! La serrure est neuve, on se tait». Michel et ses compagnons dégagent lampadaires et porte-manteaux pour ranger les nouveaux colis dans le réduit de 4.6 m2 bondé jusqu’au toit de valises et balluchons. Déménageur averti, il avance : «Bientôt plus de place !» A l’angle du marché Barbès, Galina étreint Michel avant de disparaître dans la foule avec son caddie.Déjà 15 ans de bénévolat chez les petits frères des Pauvres La retraite de cet ex fonctionnaire de la Ville de Paris sonne à 50 ans pour cause de pénibilité. Il assure avec son épouse d’alors la fonction de famille d’accueil en élevant en plus de leur fils un garçonnet de sept ans. La directrice de la DASS du coin lui confiera vingt-sept garçons en quatre ans. « J’ai eu des cas difficiles. J’ai arrêté, c’était trop lourd». Le bénévolat l’attire. Michel est missionné sur des travaux de bricolage dans deux crèches par France Bénévolat qui lui fournit les coordonnées d’associations caritatives à contacter. Bingo ! Il officie depuis quinze ans dans la première de la liste ! «J’ai commencé par accompagner trois personnes âgées sur le 8e arrondissement». Après l’ouverture du Café rue Bridaine en 1997, «j’ai animé le bar pendant dix ans : servir, jouer aux jeux de société, écouter, savoir dire non. Après trois ans au Conseil de Frat, j’ai pris la responsabilité d’un séjour vacances à Rolle au bord du Lac Léman : manager des bénévoles, organiser des sorties, veiller à l’hygiène, aux stocks et aux menus, gérer le budget et les conflits», puis enchaîne les séjours jusqu’en 2004.Depuis 2005 il gère le parc voitures (une Kangoo et un mini bus Renault Master). Contrôle l’état des pneus, organise les évaluations routière pour tester la conduite du van dans Paris et sur autoroute, «parce qu’on ne conduit pas un véhicule de 2.50 m de haut comme une Clio», surveille la fixation des fauteuils roulants, effectue les contrôles techniques, établit les constats, vérifie jauges d’essence et d’huile. Organise en 2010 des déménagements à Roscoff, Vannes et Nantes sur la base de projets enclenchés par l’implantation 18e et assure les courses du Café chez un grossiste alimentaire.Aide Yvonne, 90 ans à faire ses courses Pour l’heure, il m’entraîne chez Yvonne**, 90 ans, une personne accompagnée du 16e arrondissement. Michel signale sa présence en agitant les volets de l’appartement du rez-de-chaussée. La surdité, résultant d’une méningite contractée à cinq ans affecte Yvonne qui lit sur les lèvres. Pioupiou, sa perruche au plumage vert et jaune a quelques parasites et n’a plus rien à manger. «Elle est vive, quelques plumes repoussent en plumeau sur sa tête et elle chante !» commente Michel qui propose d’aller lui acheter de la nourriture. Il aide Yvonne à s’installer dans la Kangoo : «En route pour Carrefour», Porte d’Auteuil. « Allez, le bras et on y va » lance-t-il devant l’ascenseur du parking souterrain. «Pioupiou est sauvé» ajoute Michel lorsqu’elle saisit deux boîtes de sésame-banane puis décide de faire quelques courses «puisqu’on est en voiture.» Après un fromage aux noix de Dordogne, trois paires de collants, elle «est contente de faire un peu de marche». Il porte son sac à provisions, sort son porte-monnaie, dépose les achats sur le tapis roulant, l’aide à regagner la voiture. «Il va être heureux le Pioupiou !» affirme Michel en fixant la ceinture de sécurité de sa vieille amie. A l’arrivée, il offre son bras, ouvre la porte. Yvonne se précipite sur la cage, élimine la branche dénudée, dépose une brindille fraîche à l’oiseau chanteur qui picore les graines, pépiant au nez de la dame à la figure rosissante.Ce motard fan de jardinage et de vélo avoue que le bénévolat chez les petits frères a amélioré ses contacts avec autrui, lui a appris à gérer de grosses responsabilités, à se mettre au service des autres, à écouter, à donner de lui ; «j’m’y suis fait des amis, de bons copains.»Catherine Bretécher * Résidence Eugène Carrière, pour les personnes en début de parcours de relogement, cette structure d’hébergement transitoire permet de se stabiliser et de réapprendre à réinvestir un logement.** Son prénom a été changé.

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Audrey Achekian
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