Qu’est-ce qui vous a donné envie de devenir bénévole auprès d’une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer ?
Je fais du bénévolat depuis que je suis petite, alors une fois arrivée en France j’ai cherché du bénévolat auprès des personnes malades, ce que je faisais déjà en Italie. Et pour moi, les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer subissent une double souffrance, celle qui est physique et morale.
Qu’est-ce que cet accompagnement vous apporte ?
Grâce à ce bénévolat j’ai pu créer un lien émotionnel basé sur l’honnêteté avec Lucette. Par sa force, son énergie, son sourire et son envie de vivre, elle m’apporte beaucoup de choses : la joie d’abord, mais aussi l’envie de profiter de la vie et de laisser de côté les petits tracas. Elle m’a montré qu’il y a des choses plus graves dans la vie et par son exemple, que nous pouvons toujours nous en sortir. Comme dirait Lucette on ne peut pas tout avoir. Il faut savoir se contenter. Ce bénévolat me fait sentir utile aussi et me donne envie de faire encore plus pour les autres.
Quelles difficultés avez-vous pu rencontrer ?
Il est parfois difficile de se détacher émotionnellement de la personne que l’on accompagne. Quand, malgré les heures passées avec la personne, tu repars et qu’elle n’a pas le moral, c’est difficile car on aimerait faire encore plus pour elle. Il y a également des difficultés liées à la maladie, comme gérer une conversation plus ou moins longue. Mais on apprend à gérer cela de la manière la plus douce et la plus calme possible.
Est-ce que ce bénévolat a changé votre regard sur la maladie ?
Oui, Lucette me démontre à chaque visite que les personnes atteintes par cette maladie ont encore le courage et la force de vivre leur vie, toujours avec le sourire. J’étais très étonnée de voir que ces personnes peuvent avoir des souvenirs éloignés très précis et détaillés. Et que malgré la maladie, certaines personnes peuvent continuer à vivre chez elle. Cela m’a montré aussi que ce sont des personnes dotées d’une infinie sensibilité, avec l’envie aussi d’écouter les autres et de donner beaucoup d’amour.
Existe-t-il des formations spécifiques par les Petits Frères des Pauvres pour vous aider dans votre bénévolat ?
Oui bien sûr, chaque année les Petits Frères des Pauvres organisent des formations plus génériques, comme apprendre à écouter et des formations plus spécifiques concernant la maladie d’Alzheimer.