Le renouvellement du bénéfice de L’Allocation Adultes Handicapées (AAH) m’est refusé. Sans autres formes d’explication. Cette décision brutale me stupéfie après une première attribution et trois renouvellements. Que faire ? D’abord, un recours. Et puis chercher un emploi. L’idée est excellente. Nous sommes d’ailleurs plusieurs millions à l’avoir ! Bref, à court terme, c’est la misère et la nécessité de quitter mon logement. Ma petite « cagnotte » devrait me permettre de tenir quelques mois ensuite ce sera l’heure des décisions cruelles.La rue ? Je n’y survivrai pas une semaine. Les centres d’hébergement ? Difficile aussi quand on est en mauvaise santé et peu habitué à un mode de vie rustique. Les amis ? Oui mais ça ne peut durer qu’un temps. Durant de longues semaines j’ai la tête en feu. Je me déplace au bord de l’implosion nucléaire. J’ai l’impression d’être tombé dans un piège imparable qui va me détruire d’une des multiples façons dont on peut détruire un être humain. Physiquement, psychologiquement ou socialement.C’est alors que je m’ouvre de mon problème auprès d’une amie un peu plus âgée. Elle m’amène chez Champ Marie. Je la suis par principe car je n’y crois pas particulièrement et je ne suis plus très loin de baisser les bras. Le contact est plutôt bon, me semble-t-il, mais aucune solution n’est en vue. J’y retournerai plusieurs fois, le temps d’être mieux connu et pour moi de comprendre leur mode de fonctionnement. Et, un jour, arrive quelque chose que je n’attendais plus.On me propose un petit appartement pour un loyer modique. Il est juste temps. C’est l’hiver et je me suis résolu à poser mon préavis pour mon logement. Car, stupide principe ou pas, je n’ai pas l’intention de jouer les squatteurs et d’accumuler les dettes. Enfin une lueur d’espoir. Non je ne serai pas SDF !Le déménagement est assez épique. Mon Dieu, quel bric-à-brac ai-je pu entasser chez moi ! Il me faudra encore du temps pour ranger tout mon bazar. Mais c’est bon d’être chez soi au chaud alors qu’une nouvelle vague de froid sévit.Une des premières lettres que je reçois est celle de la MDPH m’annonçant qu’elle revient sur sa décision et que le bénéfice de l’AAH est renouvelé. Une bouffée de joie m’envahit que je n’arrive pas vraiment à exprimer…Gery
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