Mais pourquoi les femmes sont-elles plus nombreuses que les hommes à se retrouver isolées ? Quelques éléments de réponse…
- Statistiquement, dans le Grand Âge, les femmes sont plus nombreuses que les hommes car elles vivent plus longtemps (en 2017, l’espérance de vie à la naissance est de 85,3 ans pour les femmes et de 79,5 ans pour les hommes, selon l’INSEE).
- À partir de 65 ans, les femmes sont plus nombreuses que les hommes à vivre seules (1903 800 femmes âgées de 65 à 79 ans et 1919 729 de 80 ans et plus vivaient seules en 2016 VS 860 438 hommes âgés de 65 à 79 ans et 468 259 hommes âgés de 80 ans et plus vivaient seuls selon l’INSEE).
- On sait aussi qu’isolement et précarité sont liés, or les femmes touchent en moyenne 42 % de moins que les hommes à la retraite (en 2019, tous régimes confondus, le montant moyen de la pension était de 1496 € bruts par mois et 1933 € pour les hommes, alors que les femmes perçoivent 1123 € brut, selon la DREES). De plus, plus d’un titulaire sur deux de l’ASPA, l’ex-minimum vieillesse, est aussi une femme seule. Les femmes représentent 70 % des allocataires isolés et leur part augmente avec l’âge : 56 % pour les moins de 65 ans. 89 % pour les 90 ans et plus.
Les femmes âgées isolées, aidées par les Petits Frères des Pauvres
Isolées, exclues du numérique, en situation de précarité, les femmes âgées sont en souffrance et pour nous, cette situation est inacceptable. En 2018, les Petits Frères des Pauvres ont aidé 36 035 personnes âgées dont 14 621 accompagnées dans la durée. 66 % sont des femmes.
« Aujourd’hui, mes enfants ne viennent plus me voir. Au début, ils venaient. On organisait des déjeuners, on fêtait Noël ensemble… Puis, du jour au lendemain, plus rien. On ne s’y attend pas. On ne comprend pas. J’ai bien essayé pourtant, j’ai envoyé des messages mais je n’ai plus jamais eu de nouvelles. Et puis un jour, j’ai appris que mon fils habitait à 10 minutes d’ici… Ça fait mal. Le fait de ne plus voir mes enfants, je n’aurais jamais cru ça. Je me suis toujours dit que ça ne pouvait pas m’arriver. J’ai alors pensé au pire, je n’avais plus envie. » raconte Sylvie, 66 ans, en hébergement collectif.
« Quand j’ai payé ma mutuelle, l’électricité, le chauffage, ça plus le loyer, il faut bien que je mange, que je m’habille. Les médicaments, il y en a pas mal qui ne sont plus remboursés. Quand je suis arrivée ici, j’arrivais à mettre de l’argent de côté, maintenant il faut que je fasse attention à tout. », Églantine, 74 ans, Colmar.