Laurent Feix, le directeur du CLIC (*), fait le constat depuis un bon moment : beaucoup de personnes âgées souffrent d’isolement. Pour remédier à cette solitude, l’idée est venue de créer, à Armentières, un groupe de bénévoles dont la mission serait de rendre visite à ces personnes, de nouer des contacts avec elles, d’organiser des sorties. Jeudi soir, à la salle Carnot, s’est tenue une première réunion, en présence des associations qui vont mettre en oeuvre ce projet appuyé par la Sécu : le CLIC, Culture et Liberté, la plate-forme santé Trèfles et les petits frères des Pauvres. L’occasion de recueillir des témoignages et de préciser les objectifs.« Le canton d’Armentières, c’est, sur une population totale de 52 623 habitants, 9 752 personnes âgées de plus de 60 ans, soit 18,17 % de la population totale, explique en préambule Laurent Feix. Et parmi ces personnes, nous nous sommes rendu compte, lors de nos visites ou par des tiers – infirmières, médecins, assistantes sociales -, que certaines souffraient d’isolement.»Partant de ce constat, Laurent Feix a consulté le tissu associatif local. Culture et Liberté, riche de son expérience en termes de formation de bénévoles et d’accompagnement collectif de personnes âgées, est venu naturellement. Tout autant, d’ailleurs, que Trèfles, la plate-forme santé d’Armentières qui, entre autres activités, s’occupe également des personnes âgées.Carole Montmartin, coordinatrice de Culture et Liberté à Armentières, s’est très vite tournée vers les petits frères des Pauvres. Ceux-ci ne sont pas présents dans le secteur mais, à Lille et dans sa proche agglomération, ont une très longue expérience d’accompagnement individuel de personnes âgées. « Nous allons nous appuyer sur les savoir-faire des petits frères des Pauvres » indique Brigitte Léonard, la directrice départementale de Culture et Liberté. Jeudi soir, d’ailleurs, la responsable des « PFP » de Lille, Marie-Hélène Douilly, était venue avec deux des bénévoles de son équipe, Jany et Anne.« Pas des ordinateurs ! »En quoi consiste ces accompagnements ? Anne résume : « C’est de l’amitié qu’on partage. Actuellement, j’accompagne une dame seule sans enfants depuis trois ans. Je lui rends visite une fois par semaine. Mais ça peut être aussi un coup de fil ou une sortie. Une sortie dans les magasins. Ou aussi, une sortie au cimetière pour lui permettre de se recueillir sur les tombes de ses proches. » « Ce sont des personnes qui ont vraiment besoin de nous. Nous sommes parfois les seules avec qui elles peuvent avoir une conversation, explique Jany. Mais ce n’est pas toujours facile. Il faut du temps pour se connaître, souvent au moins un an. Parce que les gens qui souffrent de solitude ne se livrent pas facilement. »« Justement, demanda, jeudi soir, une dame qui pourrait être candidate pour devenir bénévole accompagnante, comment ça se passe, lors de la première rencontre ? » « D’abord, il y a un signalement , expliqua Marie-Hélène Douilly. Ensuite, nous nous renseignons sur la personne âgée. Puis nous nous réunissons avec tous les membres de l’équipe on parle de son cas et on demande si un ou une bénévole est intéressée pour accompagner cette personne. Ensuite, on passe un coup de fil pour prévenir la personne de notre démarche. Souvent, on associe la personne qui nous a fait le signalement pour instaurer dès le départ un climat de confiance. Il arrive que la personne soit réticente. Ou que ça ne colle pas entre l’accompagnant et la personne âgée. Alors, on ajuste. On travaille avec des gens, pas avec des ordinateurs ! » Et c’est bien parce qu’un ordinateur ne remplacera jamais un contact humain que le groupe naissant d’Armentières lance un appel à tous ceux qui voudront le rejoindre.(*) CLIC : Centre local d’information et de coordination du canton d’Armentières.Bruno Trigalet | La Voix du Nord | 10.12.2011
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