Parvenir au sommet de la plus haute montagne d’Afrique : le Kilimandjaro. C’était l’un des rêves de Camille, bénévole des Petits Frères des Pauvres de Nantes (44). Très vite, en préparant son voyage de mars 2023, la jeune femme a eu envie d’y donner plus de sens. « Au début, c’était un projet personnel mais ça a plus de sens si on le fait d’une façon solidaire, et donner de la visibilité à l’association, pour une belle cause. », relate-t-elle.
Emportant avec elle un protège-sac aux couleurs des Petits Frères des Pauvres, une banderole à sortir au sommet et un tee-shirt logotypé, notre bénévole était bien équipée ! Mais elle bénéficiait surtout d’un soutien indéfectible…
« J’en ai tout de suite parlé aux équipes et aux personnes accompagnées, dont une dame qui m’a tricoté un bonnet en laine. Je l’ai appelée pour la remercier, et elle m’a posé plein de questions sur le Kilimandjaro. On a créé un groupe WhatsApp avec des salariées / bénévoles, et j’ai reçu beaucoup de messages de soutien. Ça m’a boostée avant de partir et en revenant, j’avais trop hâte de leur raconter ! », révèle-t-elle.
Mais surtout, Camille pouvait compter sur les pensées de Patrick, la personne âgée qu’elle visite régulièrement et qui participe au voyage, à sa façon… « Il souhaite que je lui apporte une pierre de là-bas. Il la considère déjà comme une pierre porte-bonheur. C’est vraiment un symbole fort pour lui par rapport à son histoire de vie. Bien que légalement je ne puisse pas lui en ramener, nous verrons si une pierre s’est malencontreusement glissée dans ma chaussure… Ce voyage est un peu abstrait pour lui, il a une grande culture sur les autres pays, mais n’a jamais quitté le territoire français. Mais il est ravi de partager cette aventure. », expliquait Camille avant son départ.
Une pensée pour les aînés isolés au sommet du Kilimandjaro
D’ailleurs, son projet de marcher pour les personnes âgées isolées lui a donné du courage pendant l’ascension jusqu’au sommet de 5895 mètres : « Ce qui m’a fait tenir, c’est toutes les personnes qui étaient derrière moi : j’avais le drapeau breton, le drapeau des Petits Frères des Pauvres, je pensais beaucoup à ces personnes, et j’ai eu plein de messages avant et aussi pendant. », se souvient-elle.
Sur place, la jeune bénévole en profite aussi pour alerter sur l’isolement et mieux comprendre la situation locale. « Ce protège sac, il m’a permis de véhiculer un message, de sensibiliser les personnes que j’ai rencontrées. J’ai expliqué au guide que je voyais une personne isolée tous les lundis. Il avait l’air à la fois surpris et curieux. Il m’a expliqué que dans sa culture, on incite les jeunes à faire des enfants pour qu’ils puissent s’occuper d’eux financièrement quand ils ne pourront plus travailler. »
Ce qui m’a fait tenir, c’est toutes les personnes qui étaient derrière moi
Partie 4 semaines en Tanzanie, notre bénévole a été extrêmement touchée par les conditions de vie et la mentalité des habitants. « 4 semaines en Afrique ça dépayse beaucoup, et tu relativises à ton retour en France. J’ai découvert une nouvelle façon de vivre, et que ma vision était forcément biaisée. Tu as envie d’aider mais tu te sens impuissant. Ça m’a mis une petite claque. »
Aujourd’hui revenue de son voyage, Camille a pu échanger avec Patrick sur son séjour. « Je suis allée le voir, il m’a dit : « j’ai vu toutes les vidéos et photos, ça n’avait pas l’air très haut cette montagne ! (rires) ».
Et chose promise, chose due, elle lui a rapporté une pierre : « Il l’a mise dans un petit coffre. Il s’est rappelé cette promesse. Il veut aussi que je lui imprime des photos d’animaux pour qu’il puisse les dessiner. »
Pour partager ces moments intenses avec le plus de personnes âgées possible, Camille aimerait organiser un après-midi diaporama photos. De quoi vivre des émotions fortes ensemble !
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