Seules, tristes, isolées, recluses chez elles… Le sort des 900 000 personnes âgées en situation d’isolement social dénoncé depuis des années par les Petits Frères des Pauvres est aujourd’hui au cœur de la grave crise sanitaire du coronavirus.
L’isolement, un fléau enfin visible
Avec l’instauration des mesures de confinement, le fléau de l’isolement des personnes âgées est enfin visible de tous. En effet, nombreux sont les citoyens à constater que leurs voisins âgés sont isolés et n’ont personne pour les aider à faire les courses ou prendre leurs médicaments. Nombreux sont ceux aussi qui, avec le confinement, découvrent ce que peut ressentir une personne âgée isolée : ce que c’est de ne pas sortir de la journée, ce que c’est de ne parler à personne…
Aujourd’hui, plus de 60 millions de Français expérimentent la vie de ces 300 000 personnes de plus de 60 ans qui ne rencontrent quasiment jamais ou très rarement d’autres personnes, tous réseaux confondus (étude Petits Frères des Pauvres /CSA 2017).
Coronavirus : prétexte aux discriminations ?
Mais si le coronavirus a su mettre en avant l’isolement des personnes âgées et réveiller les consciences, il a aussi dévoilé les pires ressorts de l’âme humaine… Sur les réseaux sociaux, nous vous révélions dans une vidéo les commentaires choquants de certains internautes qui se moquaient des cas de coronavirus en France puisqu’ils ne touchaient « que » des personnes âgées, laissant entendre que ça ne comptait pas.
Une vague de mobilisation citoyenne
Cette crise pourrait avoir une vertu, celle de retisser le lien social qui s’est effiloché avec la montée de l’individualisme.
Les Petits Frères des Pauvres, qui incitent depuis de nombreuses années la société à changer de regard sur la vieillesse et agissent pour favoriser la mobilisation citoyenne contre l’isolement des personnes âgées, estiment que la crise sanitaire du coronavirus est le moment de sensibiliser, d’informer et d’éveiller les consciences des citoyens face à l’impérieuse nécessité de se préoccuper de nos ainés isolés, population particulièrement à risque pour le COVID-19.
En effet, bien qu’extrêmement grave sur le plan sanitaire et économique, « cette crise pourrait avoir une vertu, selon Jean-Louis Wathy, Délégué Général Adjoint des Petits Frères des Pauvres, celle de retisser le lien social qui s’est effiloché avec la montée de l’individualisme. Cette épidémie va nous pousser dans nos retranchements pour repenser notre société » espère-t-il.
Alors que de nombreux citoyens se sont déjà spontanément engagés pour rendre service à leurs aînés, les Petits Frères des Pauvres encouragent également tous les Français à maintenir le lien social et à apporter une aide solidaire à leurs proches âgés et aux aînés en proximité (immeuble, quartier).