A 9 h passée, notre trio s’installe en ce samedi 1er octobre 2011 ensoleillé, face à un café à l’angle de la rue des Halles et du cours Aristide Briand. Tristan, Bernard, Sarah (sa petite chienne) et moi-même ne tardons pas à distribuer ces premières roses de la fraternité et comme tout ceux qui participé à cette manifestation, à essuyer les regrets des gens trop pressés qui pensent à tort, que nous allons leur demander de l’argent. J’ai beau leur crier « c’est gratuit et puis ce n’était pas pour vous directement mais pour que vous l’offriez à une personne de votre entourage qui est isolée et qui n’a certainement pas la chance de sortir de chez elle ! » c’est inévitable.Heureusement la majorité des passants répond aux sourires de Bernard, admire la quiétude de Tristan (moi la 1ère), aime la vivacité de Sarah, attachée au pied de notre table et approuve le slogan inscrit sur mon T-shirt « et si nous battions des records de chaleur humaine ». Le voilà notre objectif : se rapprocher – et se faire approcher – les uns des autres. Aujourd’hui, le jour de la fête internationale des personnes âgées, mais aussi demain et plus tard, laisser un souvenir dans l’esprit des jeunes, des curieux, des oppressés, des révoltés, des découragés, des enthousiasmés… que l’on a croisé ce matin.Quelque chose me choque ce matin. Cette rumeur, ces dires sur la peur des habitants de Tarascon. Peur de quoi, Madame ? « Des gitans ». Ah oui, je vois, sous prétexte que la ville en ferait plus pour eux, que pour les autres et que leurs enfants voleraient des personnes sans défense, on accuse cette population tout entière de semer le trouble dans la ville, d’effrayer la population et de la rendre aigrie. Une fois de plus, la « minorité locale » est attaquée. Quand il ne s’agit pas des arabes, des noirs ou des juifs et bien se sont les gitans qui nous embêtent.Je suis très attristée de voir que l’être humain ne peut s’empêcher de juger, de faire des généralités, de critiquer l’autre, parce qu’il est différent, parce qu’il ne vit pas comme nous, parce qu’il n’a pas les mêmes coutumes, parce qu’il se contente de si peu de choses après tout, non ? Et pourquoi, chacun d’entre nous, ne se contente pas de voir ce qu’il est et non ce qu’il possède. Et pourquoi, nous ne chercherions nous pas a être tout simplement heureux d’être là !?! Cela éviterait bien des bagarres.Ce qui me réconforte ce matin c’est d’avoir pris le temps de parler à ces enfants « de gitans ». Ceux là même qui sont venus innocemment à notre stand bien avant que ces rumeurs ne viennent jusqu’à moi. De leur avoir expliqué notre démarche, donné une fleur et un ballon chacun et de les avoir entendu dire « et bien moi je vais la donner à ma tata » « et moi à ma mamie » !Mise à part cette note (banale) d’intolérance envers l’autre (aujourd’hui le gitan), j’ai ressenti un bonheur immédiat et réciproque en participant à cette manifestation « des fleurs avant le pain » en prenant simplement le temps d’aller vers l’autre. Merci à mes collègues (grâce à qui tout cela à été possible) pour cet instant de bonheur et merci à tous ceux que j’ai croisé ce matin là.Aurore, les petits frères des Pauvres des Alpilles
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