Les personnes âgées accompagnées par les Petits Frères des Pauvres cumulent souvent plusieurs formes de précarité : l’isolement social, une fragilité économique croissante, mais aussi une fracture numérique persistante. Ce triple facteur de vulnérabilité fait d’elles des cibles idéales pour les escrocs, qu’ils soient en ligne ou à leur porte.
Les appels vidéo ou vocaux manipulés par IA (deepfakes vocaux ou faciaux)
En 2025, il est désormais possible pour un escroc d’imiter la voix ou le visage d’un proche grâce à des outils d’IA. Une personne âgée reçoit un appel vidéo ou vocal de son « petit-fils » ou de sa « fille » en détresse, demandant de l’argent en urgence. L’interlocuteur ressemble et parle comme la vraie personne.
L’émotion, la surprise, et la ressemblance suffisent à déclencher un virement ou une aide immédiate. C’est une version numérique de l’ancienne « arnaque au petit-fils », mais infiniment plus convaincante.
- Toujours raccrocher et rappeler directement le proche concerné via son numéro habituel
- Activer un code secret familial à utiliser en cas de réelle urgence
- Ne jamais effectuer de virement ou paiement sur la base d’un simple appel ou message
Les faux conseillers IA (chatbots frauduleux ou escrocs par messagerie)
De faux agents bancaires, de sécurité sociale ou de mutuelle contactent les victimes par SMS, e-mail ou messagerie instantanée. Le message est impeccable, le langage administratif convaincant, et un chatbot « intelligent » vous répond comme un vrai humain pour vous guider… vers une arnaque.
Ces faux assistants imitent les sites officiels et exploitent les logos, le vocabulaire et la navigation pour rassurer.
- Vérifiez toujours l’adresse du site (le seul site officiel pour les démarches est service-public.fr)
- Ne jamais communiquer d’informations bancaires ou personnelles par chat ou formulaire si vous n’avez pas vous-même initié le contact
- Se méfier des urgences artificielles du type : « votre dossier va être supprimé », « offre limitée à aujourd’hui », etc.
Les arnaques au faux support technique (Windows, antivirus, box Internet…)
Un classique qui ne faiblit pas, avec une nouvelle variante : l’affichage automatique d’alertes sur l’ordinateur ou la tablette, indiquant un piratage en cours. Un numéro est affiché pour joindre un « support technique Microsoft » ou « Orange ». Un escroc prend la main à distance sur l’appareil.
Ces attaques utilisent des fenêtres pop-up impossibles à fermer sans éteindre l’appareil.
- Ne jamais appeler un numéro affiché dans une alerte
- Ne jamais autoriser un tiers à prendre le contrôle à distance de votre ordinateur
- Si vous avez un doute, appeler un proche ou le service officiel avec le numéro figurant sur votre facture, jamais celui affiché dans l’alerte
L’arnaque aux aides sociales ou à la retraite « IA-enhanced »
Des courriels ou courriers très bien rédigés vous annoncent un « recalcul de votre pension » ou une « prime exceptionnelle à verser ». Vous êtes invité à remplir un formulaire qui semble provenir de l’État, incluant vos coordonnées bancaires et numéro de sécurité sociale.
La fraude CPF a décliné, mais ces arnaques prennent le relais, en profitant des multiples dispositifs d’aides ou de primes existantes.
- Aucun organisme public ne demande vos identifiants ou un paiement pour verser une aide
- Passez uniquement par votre espace personnel officiel (Assurance retraite, Ameli, etc.)
- Demandez toujours à un proche si vous avez un doute, surtout avant d’envoyer un RIB
Quand on est seul, sans réseau de soutien, sans accompagnement régulier, sans les codes du numérique, il est bien plus difficile de repérer un faux message, de se méfier d’un faux professionnel ou de vérifier une information. La malveillance s’appuie souvent sur cette faiblesse structurelle pour abuser les plus fragiles.
Les sites et outils à connaître :
- Service-public.fr – le seul portail administratif officiel
- Cybermalveillance.gouv.fr : signaler une tentative d’arnaque ou s’informer
- Le 3018 – numéro gratuit pour assistance numérique (victimes ou aidants)
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