Quand on a la télévision pour seule compagnie, l’été peut sembler long. « La solitude et l’isolement sont le quotidien de toute l’année », souligne Raymond Penhard, responsable parisien des petits frères des Pauvres. « Mais pendant la période estivale, ce sentiment s’aggrave : nos villes se vident, notamment au mois d’août, les commerçants ferment leur rideau, les médecins ne sont plus aussi disponibles… ». Et le phénomène touche en particulier les grandes villes : 33 % des personnes âgées résidant dans une ville de plus de 100 000 habitants sont isolées, contre 21 % dans les communes rurales. […] J’apprécie votre sourire L’association des petits frères des Pauvres accompagne à Toulouse près de 450 personnes qui souffrent de solitude et d’isolement. Pendant l’été, l’association accueille chaque année des bénévoles étrangers qui viennent remplacer ceux partis en vacances. Cet été, le « remplaçant » vient d’une petite ville du Kansas, aux États-Unis. Rêvant de devenir professeur de français, Alexander, 26 ans, a décidé de venir passer deux mois à Toulouse. Logé et nourri par l’association, son travail consiste à se rendre chez les personnes âgées pour discuter une heure ou deux. « Je voulais apprendre à connaître la vie quotidienne des Français et améliorer mon niveau de langue. C’est la première fois que je viens en France, et c’est aussi ma première expérience en tant que bénévole », raconte-t-il. « Cela me plaît car je rencontre beaucoup de personnes. Elles me racontent leur vie ».Aujourd’hui, rendez-vous chez Éliane, une petite dame de 87 ans. La porte est entrouverte, Éliane attend déjà. Assise autour de la grande table du salon, où jonchent des tas de boîtes de médicaments, elle ne s’arrête plus de parler. Son divorce, ses deux filles, son père qu’elle a retrouvé à 15 ans et sa vie de dur labeur : elle raconte tout dans le désordre, en détail. « On pourrait faire un roman de ma vie, vous savez. », affirme-t-elle. Elle raconte aussi la vie de ses filles, puis de ses voisines. Mais elle est très seule. Cela fait plus de trois ans qu’elle n’est pas allée en ville. « Je ne connais personne et mes filles m’ont un peu oublié. J’embête la voisine pour aller à la pharmacie ou pour faire les courses ». Deux bénévoles viennent la voir deux fois par semaine. « Les personnes qui s’occupent de nous sont formidables. Elles sont aux petits soins. Elles laissent leur maison pour venir chez nous », confie-t-elle. L’heure passe et Alexander a un autre rendez-vous. Éliane l’accompagne jusqu’en bas de l’immeuble, toute souriante. En guise d’adieu, elle déclare : « ça fait du bien au moral de voir quelqu’un en forme. J’apprécie votre sourire ».Harmonie Pacione – la Dépêche du Midi – 10 août 2014
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