C’est dans des locaux lumineux que prennent place Imré, Irène, Renée, Gisèle et Joël, quelques uns des participants présents ce jour-là. Sur la table, pinceaux, crayons et papier les attendent déjà. Aujourd’hui, et depuis quelques séances, on travaille la « nature morte » ; ananas, pommes et bananes prennent la pose. Alexandra a commencé l’aventure « petits frères » par un projet de « correspondances » : des cartes peintes, réalisées et envoyées par les personnes en séjours à des amis, des bénévoles, ou aux équipes salariés. Suite à ce premier succès, et conjointement avec la Fraternité Paris Sud, il est a été décidé d’inscrire dans la durée cette pratique de la peinture. C’est justement le temps qui permet à cet atelier et à ceux qui y participent de s’épanouir progressivement, le pinceau à la main. Car, comme nous le dit Alexandra, avec le temps : « il y a une progression, plus d’aisance, de confiance ». Et si au début « la peur de rater » retient le geste, celle-ci finit par se dépasser car « ils se sentent bien dans cet atelier », « ils peuvent s’absorber, se laisser partir », de plus « ils connaissent le travail de chacun, ça libère ». Et c’est d’abord vers soi que mène ce cheminement : « c’est un atelier où chacun amène son monde ». Certes « on aborde un peu la technique », mais l’apprentissage se fait « de façon naturelle » et il n’est d’ailleurs pas rare que les participants eux-mêmes s’entraident et se donnent des conseils. Ici, pas d’enjeux artistiques à proprement parler mais « un enjeu de plaisir », ce qui n’interdit pas une certaine forme d’exigence et de qualité dans les réalisations. « Le plus important c’est de développer l’univers de chacun ; que chacun s’exprime », nous rappelle Alexandra. Ainsi, et parmi d’autres, Solange qui a « tout de suite eu du plaisir » et qui est « assez libre dans son coup de pinceau. » s’est-elle laissée prendre au jeu. « Quand je lui disais que je trouvais ça beau, ça l’a étonnée d’elle-même, c’est un dépassement de soi. C’est une coloriste car elle a le sens des couleurs, faut faire en sorte qu’elle approfondisse ce qu’elle aime.» Ou encore Germaine qui a « un talent pour le dessin », Abdala, spécialiste du dégradé de couleurs et des couchers de soleil, Imré, « au trait qui tremble très intéressant », ou Joël, « qui vient d’arriver mais qui progresse.» Un autre élément de la réussite de cet atelier est le fait que les participants «ne sont pas là en tant que consommateurs mais en tant qu’acteurs. Là, ils fabriquent, ils finissent quelque chose, et c’est valorisant.» Le travail s’effectue par session, chacune d’entre elles comportant plusieurs séances consacrées à un même thème. Mais loin d’être imposés, « les sujets sont avant tout un support, un prétexte ». L’ambiance du groupe est tantôt concentrée, tantôt loquace. Les membres de l’atelier se connaissent depuis longtemps et chacun prend plaisir à retrouver les autres. Les nouveaux s’y intègrent bien. « Il y a une amitié entre les gens, ce n’est pas une animation, c’est un moment où l’on se retrouve autour de la peinture. » En effet, la pratique de cette dernière implique chacun, « on passe à quelque chose d’assez intérieur qui n’est pas anodin – Les discussions sont différentes de celles que l’on retrouverait autour d’un goûter ». Favorisée par ce contexte d’intimité, la parole y est peut être moins formelle, plus libérée, ce qui fait de cet atelier un réel support à la rencontre et à l’échange. A la diversité des styles fait écho la variété des personnalités et caractères des uns et des autres. C’est donc tout naturellement que nous vous invitons à les rencontrer en vrai et au travers de leur peinture, lors du prochain vernissage organisé à la Fraternité Paris Sud le mardi 22 juin 2010 à partir de 17h30. Avec nos remerciements à Alexandra Roussopoulos et aux membres de l’atelierArticle et photos d’Olivier Coupry, Chargé de communication à la Fraternité Paris Sud
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