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Nicole, bénévole aux petits frères des Pauvres, se rend chez une nonagénaire : une visite aussi précieuse que pétillante

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Nicole Perreau, bénévole chez les petits frères des Pauvres, se rend chaque semaine chez Alice Juin, une dame de 99 ans. Une façon de lutter contre la solitude. Dans la rubrique Vivre sa ville, le quotidien la Montagne du 20 août 2013 nous présente les actions des petits des Pauvres de Brive.

Alice Juin attend Nicole Perreau, assise dans son petit coin cuisine. Malgré la fréquence de ses visites, la bientôt centenaire a le regard qui pétille en la voyant passer le pas de la porte. La bénévole des petits frères des Pauvres vient partager avec elle du temps, des souvenirs, de la chaleur humaine tout simplement.Elles ont leurs habitudes, Nicole vient depuis six mois. Installée dans le salon face à la portefenêtre, elle écoute la nonagénaire.Et écouter Alice Juin, c’est parcourir un livre qui démarre le 23 janvier 1914. C’est à la fois une odyssée, un roman, de la microstoria. Elle raconte les guerres qu’elle a vécues, elle évoque toutes les images qui sont restées gravées dans sa mémoire… Et quelle mémoire !Elle entrecoupe ses récits à l’envi de vers magnifiques, comme des hymnes à la vie, ou fredonne des chansons, comme des odes à l’amour. Elle a cette voix si vive et pourtant bien posée, qui cadence ses mots si naturellement.La bénévole reste attentive et s’émeut : « Nous remontons la pente », celle du temps, celle de son histoire, qu’Alice narre avec pudeur, tout en s’étonnant qu’on puisse s’intéresser à elle. La présence de Nicole joue ce rôle essentiel.Alors ravie d’avoir des invités, congratulant chacun pour sa gentillesse de rester auprès d’elle, elle s’autorise de fines bulles euphorisantes, que lui sert la bénévole. Alice tout sourire pour Nicole, laisse échapper des paroles bucoliques sur son terroir et des pensées nostalgiques sur ceux qui lui manquent.C’ est un moment hors du temps, rien ne compte dans un échange aussi tendre, aussi sincère et poignant. Mais il touche à sa fin… Nicole reviendra voir Alice. Elle la remercie encore d’être là, d’être venue. Une simple visite, peut-être pas… Puisqu’apporter du bonheur, c’est finalement s’intéresser à ceux qui sont seuls. ■Les petits frères des Pauvres luttent activement contre la solitudeEn partant des constats de la canicule de 2003, l’association des petits frères des Pauvres a développé de nouveaux moyens de suivi des seniors. Jean-Luc Brustis, coordinateur régional, souligne : « Aucune personne que nous suivions en 2003 n’était décédée. Notre dispositif était donc déjà bien en place, avec les visites à domicile, les coups de téléphone et même l’organisation de séjours pour les plus démunis ». C’est le principe de proximité et les relations de personne à personne qui sont privilégiées par l’organisme. Mais des dispositifs nouveaux sont apparus, comme la ligne Solitud’écoute (numéro vert : 0.800.47.47.88), pour les plus de 50 ans. Le 12 juillet, le rapport « Préconisations pour une mobilisation nationale contre l’isolement social des âgés » (MONA LISA) a été remis à Michèle Delaunay, ministre en charge des Personnes âgées. Il pointe la proportion grandissante de la population française souffrant de la solitude. Il part du constat que, sur cinq millions de personnes concernées, 25 % ont plus de 75 ans. Phénomène qu’avait mis en exergue la canicule de 2003. Pour lutter contre cet isolement, une des mesures est de favoriser l’émergence d’« équipes citoyennes » de bénévoles. Le suivi des aînés L’association opère déjà de cette manière. « Nos équipes de bénévoles sont à taille humaine, marque Jean-Luc Brustis. Elles entrent d’ailleurs dans les dispositifs du plan canicule. Le suivi est tel que parfois les aînés rigolent à force d’entendre, à longueur de temps, qu’ils doivent boire ». L’association s’implique complètement dans la vie des personnes qui sont suivies. « Les bénévoles accompagnent les gens jusqu’au bout. Ils aident à l’organisation des funérailles si c’est nécessaire. L’important, c’est de toujours maintenir le lien, de ne pas se cantonner à des messages mécaniques. Parce que la solitude et l’isolement sont des grandes souffrances, qui peuvent déboucher sur de sérieuses pathologies », constate le coordinateur du Limousin. Avec l’accroissement de l’espérance de vie, les situations de détresse sociale se multiplient et les associations qui veillent sur les exclus veulent aussi alerter les pouvoirs publics et les citoyens.Nicolas Gazo – La Montagne – 20 août 2013brive@centrefrance.com

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Audrey Achekian
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