Lundi 1er octobre
Aucun marché important n’a lieu le lundi. Nous souhaitions délivrer notre message à un public le plus important possible. Nous avons opté pour les grandes surfaces.
Trois magasins, situés à Aussillon, Bout de Pont de l’Arn et Labruguiére ont mis obligeamment des espaces à notre disposition. Nous les remercions de cette amabilité. Lors des entretiens préparatoires, ces dirigeants ont fait preuve de fibre sociale, adhérant au principe de notre action.
Notre partenaire, Prémalliance, représenté par sa déléguée sociale, basée à Mazamet, a non seulement financé les fleurs, mais s’est investi à nos côtés dans la sensibilisation du public.
En quoi consiste cette sensibilisation ?
Il s’agit d’attirer le regard, ne serait-ce que l’espace d’une conversation, même furtive, sur les situations d’isolement vécues par certaines personnes âgées, voire très âgées. Mme Arnoux souligne auprès des journalistes la proximité du regard porté sur ces situations avec les engagements des petits frères des Pauvres. Prémalliance est soucieuse du bien-être de ses retraités, faisant son possible pour débusquer les précarités cachées.
Pourquoi ne pas unir nos efforts, d’autant que notre mission «Agir collectivement» nous y invite ?
L’objectif fixé, les lieux d’action définis, la logistique mise en place, allons à la rencontre de ces consommateurs ayant réglé la note aux caisses.
D’emblée, nous nous apercevons que l’action se déroule différemment. Il n’y a pas de foule ! Les bénévoles ont un moment de doute. Doute vite dissipé puisque nous ne sommes pas là pour distribuer une grande quantité de fleurs mais pour délivrer des messages. C’est bien la qualité du message qui importe. Et qu’importe si d’aucuns nous évitent, passant au large, l’air pressé. Il ne faut pas harceler. Vous avez compris que tous ne se sentent pas concernés par ces problèmes de vieillesse, de dépendance, qui font peur ajoutés à une avalanche de mauvaises nouvelles.
Mais, qu’importe ces moments désagréables lorsque des passants nous déclarent : «Ah oui, vous l’avez déjà fait l’année dernière, nous connaissons».
C’est donc que l’action est bien visible !
Mardi 2 octobre, J+ 1 à Mazamet
Petite entorse à la date, nous sillonnons le marché de Mazamet. Notre local est au cœur du marché. Nous sommes à nouveau dans un élément bien connu. Mais l’on sent bien la réticence du public, continuant son chemin, l’air soucieux. Tel autre sera perplexe déclarant ne connaître aucune personne dans sa rue. Mais le petit garçon de tirer la manche de sa maman : Mais oui, tu sais maman une telle, et une autre. Mais tu as raison, lui répond sa maman, je n’y pensais pas!
Avec de tels ambassadeurs, l’action devient de suite plus facile! Nous aurions mauvaise conscience à baisser les bras!
Soulignons l’aide très appréciée apportée par le maire-adjoint de Mazamet, chargée des affaires sociales. Madame le Maire est convaincante !
Mais, avec tout cela, j’ai oublié de vous livrer le contenu du message. Je suis impardonnable !
Il s’agit d’offrir une rose à un passant afin qu’il l’offre à une personne âgée, qu’il connaisse ou pas.
Ce passant devenu notre messager, apportera un peu de joie à la personne visitée. C’est un début de lien social. Nous avions 1 200 roses!
Cela fait quand même pas mal de messagers.
Rappelons également, ce n’est pas superflu, notre devise inscrite au bas de nos courriers:
Des Fleurs avant le pain ! Parce que le pain quotidien n’a pas la même saveur s’il n’est pas partagé !
René Stefani