« Pendant le premier confinement, j’ai été témoin de la solitude que nos aînés pouvaient ressentir, seuls dans leurs maisons, seuls dans leurs EHPAD, loin de leurs familles, loin de leurs amis. », explique Alexis, 17 ans.
« Comment pouvons-nous laisser nos parents, nos grands-parents, nos amis en état de mort sociale ? Les termes ne sont pas faibles puisqu’ils décrivent la situation de plus de 530 000 personnes en France*. En plus de souffrir d’un isolement territorial, nos aînés souffrent également de la rupture des liens sociaux, des relations affectives, qu’elles soient familiales, de voisinage ou associative. », s’exclame-t-il.
Lorsqu’il prend conscience de la situation, le jeune homme décide d’agir. Comme de nombreux citoyens, il rejoint les Petits Frères des Pauvres pour s’engager concrètement contre l’isolement des personnes âgées. D’ailleurs, il encourage toutes les bonnes volontés à « oser » s’engager aussi, tout comme lui : « Oser, tout simplement parce qu’il est vrai que ce n’est pas simple de faire le pas, d’agir contre l’isolement de nos aînés. Cela demande d’être courageux et d’accepter de sortir de sa zone de confort. ».
Au sein de l’équipe de Lisieux (14), il visite des aînés isolés à domicile ou en hébergement collectif et leur permet de rompre leur solitude quotidienne.
La fraternité pour redonner le sourire aux aînés
Pour Alexis, cette expérience au sein des Petits Frères des Pauvres lui fait aussi réaliser l’importance de la fraternité. « Une valeur primordiale qui nous invite à tisser des liens, fraternels, amicaux avec des personnes, qu’elles soient des personnes âgées, des SDF, des réfugiés etc… », poursuit-il.
Cette valeur le guide dans ces accompagnements : « Grâce à la fraternité, nous avons le pouvoir de redessiner un sourire sur les beaux visages de nos aînés, nous avons le pouvoir de retisser des liens intergénérationnels entre les citoyens. »
Mais surtout, à 17 ans, Alexis est un jeune plein d’envies et d’espoirs sur l’avenir qu’il se forge. En étant bénévole pour les Petits Frères des Pauvres, il est devenu militant à sa façon, comme il le démontre : « Militer, c’est participer à la propagation d’idées, de valeurs. Militer, permet non seulement d’inviter d’autres personnes à s’engager contre l’isolement de nos aînés, mais c’est aussi faire entendre le problème au sein de toute notre société, pour que l’on puisse, ENSEMBLE, au sein de notre démocratie, trouver des solutions pour en finir avec cette mort sociale dont souffrent nos aînés. »
Parce que briser l’isolement des personnes âgées est une forme de militantisme, Alexis conclut : « en septembre 2020, j’ai osé la fraternité militante, à mon échelle, du haut de mes 17 printemps. Rencontrer des personnes âgées, discuter avec elles, comprendre les problèmes qu’elles rencontrent m’a permis d’avoir un nouveau regard sur les enjeux sociaux de notre société et de redonner une chaleur humaine aux personnes qui souffrent d’isolement. Non seulement, j’ai pu apporter mon aide, mais développer cette forme d’« humanisme agissant » permet de se sentir utile et non pas impuissant face aux situations qui nous indignent et nous mettent en colère. »
*Baromètre Solitude et Isolement quand on a plus de 60 ans en France en 2021 Petits Frères des Pauvres / Institut CSA Research
A LIRE AUSSI :