FAUX. Tous les bénévoles en soins palliatifs sont unanimes : la fin de vie, cela reste la vie jusqu’au bout ! Au cours de leur accompagnement de fin de vie, les bénévoles constatent que les personnes profitent intensément de chaque instant et élaborent encore des petits comme des grands projets : revoir la mer,
sortir aller voir un arbre centenaire, se promener dans les rues de Paris, partager la joie de la naissance de leurs petits-enfants ou encore… se marier ! Pour les bénévoles, ces moments d’échanges avec les personnes sont toujours variés et enrichissants.
Le témoignage du bénévole : «
Les échanges avec Paul, comme avec les autres personnes que j’ai accompagnées étaient des échanges sur la vie. Ils étaient des échanges de vie. J’ai profondément compris lors de ces visites la phrase d’Epicure « Tant que nous existons, la mort n’est pas là », dévoile Jean-Matthieu, bénévole de l’équipe Accompagnement des personnes malades de Paris.
2- Les motivations des bénévoles en soins palliatifs sont souvent liées à une histoire personnelle…
VRAI. Les bénévoles d’accompagnement fin de vie ont des motivations très diverses qui sont questionnées lors de deux entretiens de motivation au moment de la candidature. « Certains n’ont pas vécu d’accompagnement de proches ou l’ont vécu et se sont découverts des capacités qu’ils souhaitent mettre à profit pour d’autres personnes malades. Quelques-uns n’ont pas pu accompagner leur proche et le regrettent. Cela est souvent identifié lors de leur parcours d’intégration et ils se voient proposer des modes de soutien pour avoir l’accueil et l’écoute la plus juste possible pour ne pas « projeter » leur histoire et leur idéal dans l’accompagnement qu’ils vivent », détaille Sabine de Baudus, chef de projet maladie grave fin de vie chez les Petits Frères des Pauvres.
Le témoignage du bénévole : « Les soins palliatifs, ça s’est imposé à moi. Il y a quelques temps, j’ai accompagné une de mes tantes qui s’est retrouvée dans cette situation. J’ai pris conscience qu’à ce moment-là, on peut se sentir fatigué, vulnérable et aussi qu’on peut se sentir seul à ce moment-là, même si on a de la famille autour : parce qu’on a peur, qu’on ne veut pas faire de peine aux proches en se confiant… Cela a été un déclic pour moi, j’avais envie d’être présente pour des personnes en fin de vie », confie Emilie, bénévole de l’équipe Accompagnement des personnes malades de Paris (75).
Quand on est malade, on peut se sentir fatigué, vulnérable et aussi on peut se sentir seul
3- Les bénévoles en soins palliatifs ne sont pas des professionnels, leur utilité est donc limitée…
VRAI et FAUX. Les bénévoles qui accompagnent les personnes âgées malades et/ou en fin de vie sont scrupuleusement choisis et formés. Peu à peu, ils développent des compétences (écoute, présence, confidentialité, accueil…). Par ailleurs, le cadre d’exercice de ce bénévolat est encadré par la loi, pour protéger les personnes gravement malades et en fin de vie de prosélytismes divers (religieux, philosophiques, médicaux ou autre).
Le témoignage du bénévole : « Je suis à la fois essentiel et inexistant pour elles. Essentiel, parce que je suis une présence, une oreille attentive, bienveillante et ignorante… et inexistant parce que je ne pèse pas, je n’ai rien à voir avec leur vie », révèle Etienne, bénévole de l’équipe Accompagnement des personnes malades de la banlieue Ile-de-France