1. Il n’y a pas de détenus âgés de plus de 70 ans en prison
FAUX. On compte 470 détenus de plus de 70 ans et 70 de plus de 80 ans en prison. Parmi les 2.585 de plus de 60 ans, il y a 115 personnes dépendantes et 430 en situation de handicap physique d’après les chiffres de la Direction de l’Administration Pénitentiaire.
Toutefois, théoriquement lorsqu’un détenu (hors condamnation pour des raisons graves) a plus de 70 ans, le juge d’application des peines peut accorder une suspension de peine avec un certificat médical et s’il peut justifier d’un hébergement (familial ou Ehpad).
2. Les prisons sont pleines ? C’est logique, car à force de construire des « hôtels 5 étoiles », on perd de la place
FAUX. Effectivement, les prisons sont pleines : en 2019, le taux d’occupation était en moyenne de 116 %, et de 140 % pour les maisons d’arrêt, où deux tiers des détenus sont incarcérés.
Ainsi dans une cellule de 9 m², il peut y avoir 2, 3 voire 4 détenus. 1400 personnes dorment chaque nuit sur des matelas posés au sol. Cette situation conduit à des conditions de promiscuité, de perte d’intimité, de manque d’hygiène… sans oublier les tensions ou violences quotidiennes.
La France arrive 16e au classement européen en termes de densité carcérale. Le Conseil de l’Europe préconise la création de petites prisons de 200 personnes maximum et situées en centre-ville pour faciliter les visites des familles des détenus. En étant plus humaines, celles-ci limiteraient les risques de récidive.
Avant tout, il s’agit de combattre les préjugés et dépasser ses représentations mentales /culturelles sur la prison.
3. Pourquoi visiter des détenus qui ont commis un acte délictueux ou criminel alors que beaucoup de Français sont isolés et /ou en situation de précarité ?
NI VRAI NI FAUX. « Avant tout, il s’agit de combattre les préjugés et dépasser ses représentations mentales /culturelles sur la prison. Nous devons réaliser la différence entre l’acte commis et la personne, son humanité et la reconnaître dans toutes ses dimensions, conformément à la charte des Petits Frères des Pauvres », explique Philippe Le Pelley- Fonteny, bénévole de l’action carcérale des Petits Frères des Pauvres.
Ces visites permettent aux détenus de se confier en toute liberté sans qu’il n’y ait ni jugement ni complaisance. « Une présence bénévole et une écoute inconditionnelle font qu’ils appartiennent toujours à notre société et qu’un jour ils sortiront de prison en ayant reçu une part d’humanité et de solidarité pendant leur peine », ajoute-t-il.
4. On paie des impôts pour qu’ils soient nourris, logés, blanchis…
VRAI et FAUX. Une journée de détention coûte en moyenne 105 € (32 000 €/an par détenu) selon des chiffres de l’Observatoire International des Prisons en 2012. Cette somme comprend notamment le salaire du personnel de la prison, 2 repas par jour, 2 kits d’hygiène et de nettoyage mensuels.
Les autres denrées et produits doivent être payés par le détenu. « Au total, un détenu aurait besoin de 200 € par mois pour vivre de manière décente, mais beaucoup sont très pauvres et n’ont en réalité que 50 € par mois », précise l’Observatoire International des Prisons.