À 71 ans, il réalise son rêve de randonner sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle

10 décembre 2019
Personnes âgées en randonnée sur le chemin de St-Jacques de Compostelle

Nos aînés en randonnée sur le chemin de St-Jacques de Compostelle ont réalisé leur rêve. © Pension Anne-Marie Blaise

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Vieillir ne signifie pas pour autant renoncer à ses rêves. Denis, 71 ans, résident de la pension de famille Anne-Marie Blaise des Petits Frères des Pauvres, dédiée aux personnes âgées en difficulté sociale, a vu son rêve s’exaucer en septembre dernier avec 5 autres aînés lorsqu’ils sont partis randonner sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle.

« Je voulais le faire avant de mourir », confie-t-il à demi-mot. Denis, résident depuis 8 ans de la pension de famille Anne-Marie Blaise des Petits Frères des Pauvres, insistait depuis plusieurs mois pour réaliser le voyage de ses rêves : le chemin de Saint-Jacques de Compostelle. À 71 ans, ce Normand d’origine rêvait de grands espaces et d’air pur. Avec 6 résidents des maisons Yersin et Vincent Compoint des Petits Frères des Pauvres, 3 bénévoles dont un chauffeur, ils sont partis 10 jours en septembre 2019 pour le périple Paris-Tours-Poitiers, pour un total de 120 km. 

« Nous nous sommes entraînés d’abord toute l’année, une fois par semaine, les vendredis. Personne n’est capable de marcher 15km par jour sans s’entraîner ! », explique Hélène, pétillante bénévole de la maison Anne-Marie Blaise.

Le chemin, une expérience en soi…

« Chaque jour, nous marchions entre 10 et 20 km, soit environ 6h de marche. Nous avons allié marche et visites culturelles : entre Paris et Tours, nous nous sommes notamment arrêtés au château de Chambord, sur le champ de bataille de Poitiers, dans une verrerie, à Sainte-Maure de Touraine, chez des sœurs Bénédictine qui nous ont fait visiter leur abbaye… » décrit-elle.

Durant la journée, les bénévoles veillaient aussi à combler les estomacs vides… « Notre chauffeur était super, il allait nous chercher des produis locaux pour les repas, des produits des fermes et nous récoltions des fruits sur le chemin avec les résidents (des pommes, des quetsches…) ». « On a fait des pique-niques, on a mangé beaucoup de lentilles… » taquine Denis.

L’activité physique a aussi des vertus sur la santé et le moral des troupes… « Le chemin, c’est extraordinaire ! Ça vous oxygène le cerveau, ça vous fait du bien au moral. Je n’avais jamais vu les résidents aussi hilares ! Ils ont vraiment tous lâchés prise. Ici, ils sont englués dans leurs problèmes mais là-bas, ils étaient joyeux », se ravit Hélène. Denis confirme plus timidement :

 Les balades, ça fait du bien. J’aime bien marcher, ça fait du bien, on s’évade, on voit autre chose, on pense à autre chose...

Grâce au chemin, une cohésion dans le groupe

Des personnes âgées randonnent sur le chemin de St-Jacques de Compostelle

St-Jacques de Compostelle, ça rapproche ! © Pension Anne-Marie Blaise

Mais surtout, le chemin de Saint-Jacques a permis à nos aînés, qui sont tous dans une situation d’isolement et de précarité sociale, de se rencontrer et d’échanger : « À table et en chemin, il y avait vraiment des échanges entre eux. Ils discutaient ensemble, ce qui est plutôt rare d’habitude », se rappelle la bénévole.

À la fin du chemin, tous ont été récompensés par une escapade à la Rochelle où ils ont acheté des huitres à un ostréiculteur qu’ils ont dégustées les pieds dans l’eau. « Quand nous sommes rentrés à Paris, tout le monde a dit "on recommence l’année prochaine !". Alors nous nous entraînons déjà. On fera la partie vers Bordeaux », annonce Hélène.

Tous les vendredis, notre petite troupe se retrouve pour s’exercer et rêve déjà aux kilomètres qu’ils vont parcourir ensemble, main dans la main. « Depuis le chemin, je sens que cela a créé une cohésion de groupe. Ils ont fait quelque chose d’exceptionnel ensemble ! Ça les a soudés ! Ils ont échangé ensemble et ça, c’est vraiment exceptionnel. Il y avait du respect entre eux », ajoute-t-elle.

Une belle aventure humaine rendue possible grâce à l’engagement des bénévoles et au travail mené dans les pensions de famille des Petits Frères des Pauvres qui offrent aux personnes les plus vulnérables, un lieu d’accueil et de lutte contre l’isolement.

 

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