La Poste a voulu faire payer aux personnes âgées leur isolement… sans succès

Un service payant contre l'isolement ? La mauvaise idée de La Poste... © Jean-Louis Courtinat
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18 mois après le lancement de l’offre « Veiller sur mes parents » du groupe La Poste, il semble que le service – payant- de visites à domicile ne porte pas ses fruits pour lutter contre l’isolement des personnes âgées. Pour les Petits Frères des Pauvres, c’est une preuve de plus que la marchandisation du lien social n’est pas une solution.

Le facteur ne vient pas pour distribuer le courrier, mais pour discuter. C’est le concept de l’offre « Veiller sur mes parents » du groupe La Poste lancé le 1er juin 2017. Avec ce service payant, La Poste proposait l’installation d’une téléalarme et la visite hebdomadaire voire quotidienne d’un facteur (si vous mettiez le prix). Pour 39,90 euros ou 139,90 euros mensuels, La Poste se proposait de régler le problème de l’isolement social de 900 000 personnes âgées en France (selon des chiffres Petits Frères des Pauvres/CSA Septembre 2017).

18 mois après ce lancement, un article du site Internet Les Jours.fr (18/02/2019), révélait que « seulement 3521 contrats étaient actifs en un an ». La Nouvelle-Aquitaine était en tête des souscriptions, avec 525 contrats signés au 31 mai 2018 mais seulement 43 abonnements avaient été souscrits à Paris. Pour Éric Baudrillard, président du service « Veiller sur mes parents » : « c’est un service qui prend du temps à s’installer, mais nous en sommes très satisfaits », indiquait-il à Jours.fr.

Non à la marchandisation du lien social

Dès juin 2017, les Petits Frères des Pauvres avaient réagi à cette nouvelle offre. Ils avaient notamment salué la bonne volonté de La Poste et des factrices/facteurs, qui déjà de façon informelle, sont de vrais acteurs de la proximité -surtout dans les zones rurales. Toutefois, les Petits Frères des Pauvres s’étaient inquiétés de cette marchandisation d’une souffrance sociale qui risquait d’entraîner encore un peu plus d’exclusion.

Les Petits Frères des Pauvres y voyaient trois écueils : une promesse de lutte contre l’isolement des personnes âgées peu en phase avec le dispositif ; des tarifs qui excluaient les personnes les plus démunies et une offre qui limitait sa cible aux personnes qui ont une famille.  

Les Petits Frères des Pauvres regrettaient que ce ne soit pas la première fois que l’isolement relationnel soit utilisé comme argument marketing pour promouvoir un modèle économique. Depuis, de nouvelles entreprises se sont mises également à proposer des « visites ou appels de courtoisie » payants pour briser la solitude.

Aujourd’hui, ces résultats mitigés montrent, une fois de plus, que l’engagement bénévole, les valeurs gratuites et sincères d’une relation sont les seuls remparts contre l’isolement des personnes âgées. Un temps d’échange dans un cadre professionnel n’aura jamais la même valeur que le lien créé dans une relation fraternelle !

 

 

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Rodin Munganga

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