« Scandale à l’Ehpad », « Quand la violence ronge les couples de seniors »… Autant de titres d’articles de presse qui s’enchainent toutes les semaines pour parler de la maltraitance chez les personnes âgées. Et pour cause, le phénomène est important : selon l’OMS (2022), environ une personne âgée de plus de 60 ans sur six a été victime d’une forme de maltraitance dans son environnement familier au cours de l’année écoulée.
Si les chiffres ne baissent malheureusement pas, de nombreuses avancées sont à souligner depuis deux ans : l’entrée de la définition de la maltraitance dans le code de l’action sociale et des familles et le code la santé publique (2022), la tenue des Etats Généraux des maltraitances, organisés par le Ministère des Solidarités (2023), l’élaboration d’une stratégie nationale annoncée par la Ministre Fadila Khattabi (2024) ainsi que l’adoption de la loi « Bien Vieillir » (2024) qui prévoit la centralisation des alertes au sein d’une cellule unique prochainement mise en place à la maille des départements.
Les missions de notre Association pour faire reculer les maltraitances
Ces avancées sont vraiment majeures mais aussi très récentes. Seul un travail sur le terrain, de fond et dans la durée peut permettre de faire évoluer les représentations, les comportements et les conduites à tenir lorsqu’il y a des actes, des gestes, des paroles, des omissions, des négligences qui portent atteinte à des personnes en situation de vulnérabilité.
Ainsi, les Petits Frères des Pauvres se mobilisent depuis 2007 pour que des espaces de parole puissent exister autour du sujet des maltraitances qui reste, malgré de fortes médiatisations, difficile à aborder. Outre une cellule interne permanente à disposition des acteurs salariés et bénévoles pour les écouter, les conseiller et les soutenir face à une suspicion de maltraitance, l’Association s’implique dans des actions aux formats variés pour toucher différents publics.
Notre Association a notamment organisé et animé un dialogue et des échanges avec une quarantaine de jeunes volontaires en services civiques (à Paris, en janvier 2024), un ciné-débat coanimé avec une représentante du 3977 (plateforme nationale d’écoute et de recueil des situations de maltraitances envers les personnes âgées et les personnes en situation de handicap) et des spectateurs sont venus découvrir le film « les Vieux » dont les Petits Frères des Pauvres étaient partenaires (à Paris, le 30 avril 2024).
Les Petits Frères des Pauvres prévoient aussi le 17 juin à la Garde (83), un théâtre forum. Cette forme particulière de représentation théâtrale se révèle être un outil particulièrement puissant de sensibilisation. L’intention est triple : vulgariser la définition de la maltraitance, montrer ses différents visages et rappeler que nous pouvons tous, en fonction des circonstances, nous montrer maltraitants.
Nous participons enfin à un projet expérimental de justice restaurative à destination des personnes âgées victimes de maltraitances en lien avec des partenaires, en Bretagne.
Oser parler des maltraitances
À travers tous ces projets, les Petits Frères des Pauvres entendent faire passer un message essentiel : même si les situations de maltraitances sont toutes complexes et douloureuses, il est possible d’améliorer le quotidien et les conditions de vie des personnes concernées. Une solution est toujours envisageable, à condition d’oser parler, de ne pas rester seul et de demander de l’aide.
En cas de doute sur une situation : le numéro de référence pour les personnes âgées est le 3977 (Service et appels gratuit, accessible pour les personnes sourdes et malentendantes).