Odile, Noëlle, Marion, Pierrette ou encore Carlita. Ce sont elles, « Les Dames », du documentaire des deux réalisatrices Stéphanie Chuat et Véronique Reymond, qui se sont attachées à dépeindre le quotidien de ces femmes célibataires, veuves ou divorcées.
Elles ont entre 63 et 75 ans et vivent en Suisse. Elles aiment le théâtre, la musique, les randonnées, la photographie… s’investissent dans le bénévolat, donnent des cours aux enfants ou affrontent leurs plus grandes peurs mais surtout et malgré tout, elles sont seules. Et c’est cette solitude que le documentaire décrit.
Leurs questionnements, leurs doutes, leurs joies, leurs peines… le spectateur partage toute la palette d’émotions de ces touchantes aînées. Un documentaire à découvrir en e-cinéma dès le 2 décembre.
Les femmes, grandes victimes de l’isolement
Alors que le projet du documentaire a mis 7 ans avant d’aboutir (entre le casting géant grâce à un magazine, la recherche de financement, le tournage…), les réalisatrices sont satisfaites d’avoir donné la parole à une population invisibilisée : « Elles avaient un désir de parole, un désir d’être entendues. Toutes ont répondu à notre appel parce qu’elles ont envie qu’on les entende, qu’on les voie, qu’on les écoute », raconte Stéphanie Chuat sur RTS Cultura.
Pour les Petits Frères des Pauvres, partenaires de ce documentaire, ce film participe à faire changer de regard sur la vieillesse.
Il était également important de mettre en valeur des portraits de femmes seules. En effet, à travers les trois rapports publiés par les Petits Frères des Pauvres depuis 3 ans, il apparaît clairement que les femmes sont toujours celles qui sont davantage victimes de l’isolement.
Ainsi, en 2017, dans le rapport « Solitude et Isolement quand on a plus de 60 ans en France », sur les 300 000 personnes de plus de 60 ans, qui ne rencontrent quasiment jamais ou très rarement d’autres personnes, tout réseau confondu (familial, amical, voisinage, réseau associatif), l’Association estime que la majorité sont des femmes, de plus de 75 ans, aux revenus modestes (étude Petits Frères des Pauvres/ CSA, 2017). D’ailleurs, ce sujet les préoccupe bien davantage (32 %) que les hommes (22 %).
En 2019, le rapport « Solitude et Isolement : quels liens avec les territoires ? » (étude Petits Frères des Pauvres/ CSA, 2019) confirme que la solitude touche particulièrement certains profils. Ainsi, le sentiment de solitude touche davantage les femmes (34 %).
En 2018, notre rapport sur l’exclusion numérique montrait que les grands exclus du numérique sont surtout des grandes exclues… Elles sont 31 % à ne jamais utiliser Internet (étude Petits Frères des Pauvres/ CSA, 2018).
Au quotidien, les Petits Frères des Pauvres accompagnent plus de 15 000 personnes âgées isolées, dont 66 % sont des femmes.