« Noisette me permet de tenir », affirme sans détour Colette, 87 ans, résidente au sein de la pension de famille des Petits Frères des Pauvres La Jonquière. Grâce au chaton qui a rejoint la maison en juillet 2019, Colette a mieux vécu le confinement : « C’est une présence. Je m’occupe d’elle. Le temps passe plus vite ».
S’occuper d’un être vulnérable
Depuis l’arrivée de Noisette, toutes les personnes âgées de la pension prennent plaisir à s’occuper du chaton. En effet, nos aînés ont le sentiment d’être utiles à un petit être fragile et de porter une responsabilité. Pendant cette période de confinement, la présence du chat s’est avérée essentielle. Pour mieux vivre ces moments qui risquent de durer pour certains de nos aînés à la santé fragile, il est d’autant plus bénéfique de ne pas se focaliser sur ses propres problèmes et les animaux sont de vrais alliés pour cela ! « Elle ne dort pas dans ma chambre mais dès le matin je pense à elle. Je la dorlote. Je lui parle. Je la caresse », détaille Colette.
Par ailleurs, s’occuper d’un animal permet d’inscrire une routine dans la journée, comme l’explique Boris Albrecht, directeur de la Fondation Adrienne et Pierre Sommer, spécialiste de la médiation animale : « la présence animale, c’est un repère temporel. L’animal, il faut le nourrir, il faut en prendre soin… ça permet de se réinscrire dans la temporalité et d’avoir des repères réguliers dans la journée, donc ça a impact psychologique important ! »
Une présence animale qui rassure
Pendant cette période de confinement, de nombreuses personnes âgées ont vu leur isolement s’aggraver. Alors qu’elles étaient coupées du monde extérieur et de lien social, les animaux étaient souvent les seules présences qui leur restaient. « Pour toutes les personnes qui sont isolées, l’animal maintient le lien social, maintient le lien à la vie tout simplement… Il a un effet très important sur le moral et sur la diminution du stress », confirme Boris Albrecht.
Du côté de nos aînées, on témoigne : « Heureusement, j’ai aussi 2 chats, Charly et Nina. Les locataires aussi sont très contents de les avoir car ils se promènent dans le jardin, tout le monde les adore ! Au moins, ça leur fait du bien aussi, je suis contente ! », sourit Elisabeth, 63 ans, accompagnée par les Petits Frères des Pauvres du 11e arrondissement de Paris.
« Pendant le confinement, je n’ai vu personne. Mon bénévole ne pouvait pas venir me voir. J’étais obligée de manger chez moi. C’est très triste. Lorsque je prenais mon repas, Noisette était sur son fauteuil. Cela me rassurait », affirme de son côté Colette.
L’animal favorise le lien social
Pour beaucoup de personnes âgées, avoir un chien pousse à sortir encore un peu de chez soi pour faire une petite promenade pour ses besoins. Et cette promenade veut dire qu’on marche encore un peu, qu’on croise peut-être des voisins à qui l’on parle… « L’animal est souvent un dernier lien social. La présence animale crée du lien social et permet encore d’avoir une activité et des repères tout au long de la journée, ce qui est perturbé dès lors qu’on rentre en institution », assure Boris Albrecht.
Durant le confinement, certains aînés ont tenu à maintenir eux-mêmes les balades de leurs animaux quand d’autres, malades, ont pu compter sur la solidarité de jeunes bénévoles pour sortir leurs chiens…
À LIRE AUSSI :
- Quand des animaux redonnent confiance à des personnes âgées isolées précaires
- Noisette, le chat qui redonne le moral à nos aînés isolés