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Yolande, 93 ans, déplore que « les personnes âgées soient infantilisées »

Yolande, 93 ans, est en colère parce qu'elle trouve que les personnes âgées ont été infantilisées et mises à part par la société et les médias pendant la crise sanitaire. © Photobac/ Shutterstock.com
Yolande, 93 ans, est en colère parce qu'elle trouve que les personnes âgées ont été infantilisées et mises à part par la société et les médias pendant la crise sanitaire. © Photobac/ Shutterstock.com

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Alors que les Petits Frères des Pauvres dévoilent dans leur nouveau rapport les effets du confinement sur les personnes âgées et demandent, dans l’une de leurs préconisations, de changer de regard sur la vieillesse afin que nos aînés ne soient plus invisibles et qu’ils ne soient plus considérés comme des personnes en incapacité décisionnelle, Yolande, 93 ans, témoigne de sa colère d’avoir été comme toutes les personnes âgées, « infantilisées » pendant cette crise du coronavirus.

Petits Frères des Pauvres : Depuis le confinement, avec qui avez-vous pu discuter ?

Yolande : Avec moi-même ! Je suis en colère après tout ce que j’entends à l’extérieur. À la télévision, à la radio, tout ce qu’on dit sur les personnes âgées. Je suis en colère parce que j’ai l’impression que les personnes âgées, on les considère comme des personnes vulnérables. À partir de 70 ans, on dit que les personnes sont vulnérables. Moi j’ai 93 ans, je ne suis pas vulnérable, je ne suis pas peureuse d’attraper le virus. Je n’aime pas ça, ce serait mieux qu’on continue le confinement volontaire, pas forcé. Ce n’est pas parce qu’on est âgé qu’on est bon à rester chez soi ! Je considère les personnes âgées comme des personnes à part entière. Je trouve que les personnes âgées sont infantilisées. Je n’aime pas qu’on me mette dans des catégories. Sur le plan politique, et personnel, ça m’énerve. Les personnes âgées sont considérées comme des nanties, ce n’est pas le cas. J’aimerais qu’on me considère comme quelqu’un qui vit encore, qui est autonome, et c’est le cas de beaucoup de personnes !  

Petits Frères des Pauvres : Concernant le déconfinement, pensez-vous sortir ? Le gouvernement a appelé à la responsabilité individuelle des personnes âgées. 

Yolande : Il maintient qu’il faudrait confiner les personnes âgées, mais de manière volontaire et pas imposée. Quand je vais sortir, les gens vont se dire que je n’ai pas ma place, que je suis une vieille, et il y aura des regards. Cela me gêne. Je sors uniquement pour faire mes courses, j’ai besoin de manger tous les jours. Une vieille, qui ne marche pas très bien, avec une canne, les gens vont se dire que je serais mieux chez moi !  

J’aimerais qu’on ne considère pas les personnes âgées comme des personnes à part.

Petits Frères des Pauvres : Vous trouvez les personnes âgées infantilisées par les pouvoirs publics, est-ce que vous pensez que l’opinion publique en général est plus respectueuse et attentive des personnes âgées ? 

Yolande : Je ne sais pas. J’aimerais qu’on ne fasse pas de différence entre les personnes âgées et les autres. Je pense que ça ne changera rien, après la crise : on sera toujours des personnes âgées ! 

Petits Frères des Pauvres : Dans les semaines qui viennent, avec la fin du confinement, comment garder les gestes barrières sans isoler les personnes âgées, et retrouver une vie sociale ? 

Yolande : Le confinement a accentué les différences entre les personnes âgées et les autres. Cette accentuation devrait disparaitre. J’aimerais qu’on ne considère pas les personnes âgées comme des personnes à part. S’il n’y a plus d’épidémie, on vivra comme avant. Cette barrière s’est accentuée par le fait qu’on considère que nous sommes des personnes fragiles. Ce n’est pas le cas. Il y a eu beaucoup de remous à propos de cette histoire de déconfinement pour les plus vieux. Il faudrait simplement que les gens ne pensent pas que les personnes âgées sont différentes. Si les autres peuvent vivre de nouveau normalement, on devrait pouvoir le faire aussi !  

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Audrey Achekian
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