Stratégie « Bien vieillir » et Grand Age : des annonces qui manquent d’ambition

22 novembre 2023
Plan bien vieillir : les annonces du gouvernement

Notre association déçue par les mesures annoncées dans le cadre de la stratégie bien-vieillir. © evrymmnt / Shutterstock.com

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Les premières annonces de la stratégie « Bien vieillir » ont été révélées vendredi 17 novembre 2023. Pour les Petits Frères des Pauvres, si des avancées sont à saluer, nous déplorons toutefois un manque d’ambition alors que notre société est en pleine transition démographique.

Bien vieillir. Un vaste programme alors que les enjeux sont immenses. En 2030, un Français sur trois aura plus de 60 ans. Vendredi 17 novembre 2023, Aurore Bergé, ministre des Solidarités et des Familles présentait sa stratégie « Bien Vieillir », à partir des conclusions du CNR (Conseil National de la Refondation). Dans le même temps, les députés ont repris lundi 20 novembre l’examen d’une proposition de projet de loi (PPL) « Bâtir la société du Bien vieillir en France » à l’Assemblée, dont les premiers travaux avaient commencé en avril et avaient été interrompus.

Que contient le projet de proposition de loi « Bien vieillir » ?

Au programme : un dispositif permettant de mieux signaler les cas de maltraitance, une carte professionnelle pour les aides à domicile censée « faciliter leur travail au quotidien » ou encore l’inscription dans la loi du droit de visite dans les Ehpad.

Mais en l’état, ce texte, plusieurs fois reporté, ne correspond pas à la promesse d’Emmanuel Macron d’une loi fondatrice sur le « Grand Age » ni aux attentes des associations et des professionnels du secteur.

À terme, il doit être complété par « une loi de programmation sur le Grand Age. Je m’engage à ce qu’elle voie le jour », a ainsi expliqué la ministre des Solidarités vendredi 17 novembre dans un entretien publié dans les colonnes de La Croix.

Cette loi, dont on ne connaît pas encore le calendrier définitif, « fixera un cadre, des objectifs à atteindre d’ici à 2030 et des modalités de financement. ». Pour notre Association, cette annonce est salutaire même si nous restons très prudents en l’absence de calendrier précis, après des années de report puis d’abandon de la loi Grand Age et Autonomie. 

Ce que pensent les Petits Frères des Pauvres de la stratégie Bien Vieillir

Les Petits Frères des Pauvres ont été partie prenante du CNR consacré au bien vieillir. Yann Lasnier, délégué général de l’association, a d’ailleurs copiloté le chantier « Promouvoir le lien social et la citoyenneté ». 

Dans la stratégie nationale qui a été présentée la semaine dernière, notre Association trouve intéressante l’approche interministérielle, que nous appelions de nos vœux depuis de nombreuses années, car elle permet de ne plus aborder le vieillissement uniquement par le prisme du médical ou du médico-social. Bien vieillir, surtout au Grand Age, c’est aussi pouvoir continuer à vivre chez soi, se déplacer, accéder aux services, aux commerces, pouvoir faire du sport ou s’investir dans l’associatif.  

Le dispositif n’est pas à la hauteur de l’enjeu

En ce qui concerne l’isolement social, les Petits Frères des Pauvres sont déçus par l’absence de solutions concrètes ou l’apparition de mesures déjà existantes comme le jumelage d’EHPAD et d’écoles alors que la stratégie présente la lutte contre l’isolement comme une politique prioritaire. « Le dispositif n’est pas à la hauteur de l’enjeu. Si l’on parle uniquement d’isolement social, la page 25 du document de communication de la ministre stipule simplement qu’il faut que ce sujet devienne une politique prioritaire. Ce n’est pas au niveau, d’autant que le sujet était passé sous les radars du premier quinquennat. », déplore notre délégué général.

Quant au projet de loi, comme beaucoup d’acteurs qui agissent auprès des personnes âgées, nous déplorons son manque d’ambition alors que notre société est en pleine transition démographique et qu’une de ses conséquences est une hausse inquiétante de l’isolement des personnes âgées (2 millions d’aînés en situation d’isolement et 530 000 en « mort sociale », c’est-à-dire avec pas ou quasi pas de contacts et de lien social). 

 

 

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